XV - Guillaume de Sonay, 1281 Dep. 79
On retrouve un Guillaume de Sonay, écuyer, signant un accord sur un droit de rachat avec Maurice 1296 de Châteaumur (appelé "de Belleville" avant son mariage avec Jeanne dame de Châteaumur), écuyer, seigneur de la Garnache et de Montai-gu concernant le fief de Plessis-Bastard (près de la Forêt sur Sèvre 79380, bien connu de Guillaume de Sonnac, voir manuscrit C 1236, proche de Bressuire dans la région de Parthenay et du site Poitou n°d) en avril 1281 (Dom Fonteneau 70 et Beauchet Filleau à Châteaumur T. II page 308 et à Belleville T. I page 427). Par ses relations, ce Maurice 1296 de Belleville était proche des Parthenay l’Archevêque et de l’abbaye de Fontevraud.
1981 le jeudi après (la fête de) la Conversion (de St Paul 25 janvier) : Ajournement (?) du droit (?) de mortemain dû à Châteaumur pour le Plessis Bastard par Maurice 1296 de Châteaumur, Chevalier, seigneur de la Garnache et de Montaigu, en faveur de Guillaume de Sonay ou Savay, fils de Guillaume, chevalier, seigneur du Plessis Bastard.
Selon ce texte, le Guillaume III du XV serait le fils du Guillaume II du IX. Maurice 1277 ou II de Belleville et Guillaume II de Sonay descendaient tous deux du père Boscher en étant ses petits fils étaient cousins germains. Guillaume III et Maurice 1296 de Châteaumur étaient donc cousins issus de germains.
Certainement qu'à la mort de Savary de Mauléon en 1233 ou à la mort de Raoul IV de Mauléon le fils de Savary en 1253, date à laquelle Talmont deviendra forteresse française sous la dépendance des Thouars, ou peut être même depuis la captivité de Savary en Angleterre de 1202 à 1204, Guillaume II de Sonay songea à revenir vers Mauléon. Dans cette optique, il acheta le château du Plessis-Bâtard à jeanne de Châteaumur ou à son père, ce que celle-ci accepta mais avec un droit de main morte (soit un retour de la propriété au seigneur en cas de décès). La famille de Sonay de Talmont a donc déménagé entre 1202 et 1253, au château du Plessis-Bastard près de Mauléon.
Vers 1740, une famille de Montaigu occupait ce château jusqu'au XIXème siècle. En fait, cette famille se disait elle même originaire de Montaigu de Quercy en Auvergne. En effet, en 1391 et 1659 les propriétaires n'étaient pas des Montaigu, le lieu était habité par un seigneur du Plessis Bâtard du même nom que le château et non pas par une famille de Montaigu.
En achetant le Plessis-Bâtard, les Sonay se rapprochaient de Mauléon, devenaient voisins des Le Roux de la Roche des Aubiers près de Cholet leurs cousins. Ils se rapprochaient également de la famille Sonay de Parthenay (en rouge pour l'étude patronymique). Rappelons que les liens familiaux entre les différents Saunay de l'ouest étaient très forts (voir VIII, Anjou n°2 et 4, Touraine n°7). Mais, avec ce droit de mortemain, ils étaient logés comme locataires, certainement pour s'occuper de la frontière de Châteaumur dont dépendait la Forêt-sur-Sèvre avec les Thouars et les Beaumont de Bressuire, selon la fonction habituelle des Sonay.
Rond bleu : Le Plessis-Bâtard 79380 La Forêt-sur-Sèvre
Rond violet : La Forêt-sur-Sèvre 79380
Rond vert : Mauléon 79700
Rond rouge : Châteaumur 85700 Sèvremont
Rond noir : La Roche des Aubiers 49690 Coron
Rond orange : Les Trémellières 49690 Coron
Etant propriétaires du Plessis-Batard situé à seulement 5,4 km de la Forêt-sur-Sèvre, Il était tentant pour Guillaume III de Sonay, sans terres propres d'épouser Catherine, la fille ainée du village tout proche de la Forêt-sur-Sèvre avant 1230. Son cousin Guillaume Le Roux avait agit de la même manière un peu plus au nord. Le texte du don de 1230 à l'Absie nous renseigne sur le prénom de la belle-mère de Guillaume III, Thiphaine, Catherine est bien le prénom de la femme de Guillaume III et non celle de Sebrand comme l'affirme Beauchet-Filleau. C'est ainsi que dès qu'il le put, à la mort du père de Catherine, avant 1230, iI fit un don personnellement à son grand oncle Templier Willelm de Sonay alors récent précepteur d'Aquitaine en 1236 puis un autre en 1238. En se mariant avec Catherine, notre jeune Guillaume III de Sonay, changea de nom et est devenu Guillaume seigneur de la Forêt-sur-Sèvre. C'est exactement ce qu'a fait Maurice 1296 de Belleville en devenant Maurice de Châteaumur. Le document de 1236 aurait donc été signé entre l'oncle récipiendaire et le petit neveu donataire. Ce qui est peut être la raison du terme "dilecto" bienaimé sur la lettre de confirmation.
Vers 1281, Maurice 1296 de Châteaumur perd sa première femme Jeanne de Châteaumur. il essaye alors de faire jouer la clause de rachat, ce qui explique le document relevé par Dom Fonteneau daté de 1281.
Il convient alors de lire différemment le Dictionnaire des Familles du Poitou à la rubrique Forest-sur-Sèvre où le second Guillaume de la Forest serait notre Guillaume III de Sonay, le premier Guillaume étant son beau père. Selon le document cité : AHP1er p106, un second don est fait aux Templiers, il est bien daté de 1238 et non 1228 et il n'est pas fait par Sebrand mais par Guillaume. Ce don est fait par le second Guillaume de la Forest qui a pour beau-frère (la différence entre frère et beau-frère n'est jamais indiquée dans les documents à l'époque) "Segebrandi" et pour fils "Reginaldi". Les dons précédents de la famille de la Forest étaient faits à l'Absie. A partir de notre Guillaume, ils sont faits aux Templiers. A noter que le prénom Maurice habituel chez les Belleville apparait chez les La Forest après Renaud. Maurice 1292 de la Forest s'est battu en duel avec Maurice 1296 de Châteaumur. Une façon à l'époque de régler les problèmes graves de famille... Ce duel est daté de 1281, la même année que l'accord ci dessus. Le domaine du Plessis-Bâtard est donc la cause même de ce duel, Guillaume III était peut être décédé en 1281, ce qui n'empêche pas que l'accord de 1281 ait été prononcé en sa faveur mais au bénéfice de son petit fils Maurice 1296 de la Forest. Si tel est le cas, Guillaume III de Sonay, Guillaume II de Sonnay Guillaume seigneur du Plessis-Bâtard et Guillaume de la Forest seraient une seule et même personne morte avant le duel de 1281 entre 1238 et 1244 selon les donations de son fils Renaud de la Forest. L'affirmation Guillaume fils de Guillaume aurait alors été ajoutée par Dom Fonteneau ou entendue comme beau-fils de Guillaume de la Forest.
La branche principale de la famille s'éteint en 1337 avec l'exécution pour meurtre de Jean II de la Forest-sur-Sèvre. La suite héréditaire pour les Sonay est assurée par une branche cadette les la Forest-Commequiers. Josselin Ier de la Forest (1260 1317), descendant présumé de Guillaume III de Sonay, acheta (1) Commequiers et le Bouchet, les terres de ses ailleuls Maurice 1241 et Guiburge, à Maurice 1296 de Belleville alors cousin éloigné et se maria à Agnès de Marmande fille de Bouchard II (n°7) (un retour à Cravant proche de Chinon trois générations après !). Guy Ier de la Forest son successeur prit pour épouse Marguerite de Beauçay, veuve de Guy de Mauléon dont le père était seigneur de Loudun. Guy II de la Forest se marie avec Marguerite de Machecoul. La lignée des Sonay sera ensuite continuée avec les la Forest-Montpensier, une autre branche. Puis par les femmes avec les Jousseaume, puis, après un mariage avec une Jeanne de l'Isle-Bouchard (décidément ces Vendéens en veulent aux femmes de Chinon), les Beaumont de Bressuire présents lors de la septième croisade au cours de laquelle Wilhelm de Sonay trouva la mort. De grands noms parmi les descendants : Joachim du Bellay, Pierre de Ronsart, les princes d'Yvetot... Avec une progéniture jusqu'à nos jours... Mais on rêve un peu trop car rien n'est attesté formellement; les rapprochements sont pourtant plus que troublants.
(1) C'est peut être simplement un échange selon le document étudié sur cette page : La disposition du Plessis-Bâtard qui intéressait Maurice 1296 pour se rapprocher de sa seconde femme Létice de Parthenay, auquel cas la date du document serait postérieure de quelques années, contre les fiefs de Commequiers et la Boschiere, accord qui solderait le différent ayant causé le duel.
Si nos hypothèses sont justes, ce Guillaume III de Sonay serait donc le petit neveu de notre Grand Maître Willelm de Sonay comme petit fils de son frère ainé que nous avions appelé Geoffroy (?) II de Sonay pour les besoins de la cause.
Lors de son déplacement à la Forêt-sur-Sèvre, pour signer le document 1236, Willelm de Sonay a certainement été logé chez son petit neveu à l'emplacement du château du Plessis Bâtard ci contre.