Liste des propriétaires du château de Sonnay
à Cravant les Coteaux
Quelques constats vont nous amener à bâtir une hypothèse concernant les propriétaires des châteaux de Sonay du temps de notre Grand Maître. Nous avons bien employé le pluriel pour châteaux car nous ne ferons qu'un ensemble du château sur motte établi à partir de 1038 pour protéger la forteresse de Chinon, et le château construit au dessous pour servir d'habitation aux grands de la cour lorsque le roi de France résidait en Touraine.
Avec ces quelques éléments éparses nous avons tenté de bâtir une hypothèse fondée sur une succession possible des propriétaires du château et/ou du fief de Sonnay. Les éléments hypothétiques non établis par des textes sont en vert. Pour plus de renseignements sur chacun des propriétaires, cliquer sur les n° de la première colonne.
Propriétaire
Geoffroy de Sonay
Geoffroy II de Sonay
Guillaume II de Sonay
Jeanne de Thouars
Hardouin (+>1275) de Maillé
Péan Ier de Maillé-Brézé
Isabeau de Maillé-Brézé
Juhez de Maillé-Villeromain
Jean de Maillé-Villeromain
Pierre de Maillé-Villeromain
Guyon de Maillé-Lathan
Jeanne de Maillé-Brézé
Geoffroy Taveau
Guillaume de Ballan
Jean Barillet de Xaincoin
Guillaume Gouffier
Madeleine Gouffier
Pierre le Roy
François le Roy
Antoine de la Barre
René de la Barre
Hercules de la Barre
François de la Barre
Louis Eléonor Alphonse de la Barre
Louis René de la Barre
Françoise et Louise de la Barre-Maillé
Jacques Alexandre Becquet du Vivier
Gustave Becquet de Sonnay
Alfred Becquet de Sonnay
Frédéric Becquet de Sonnay
Xaverine Blouquier de Trélan
Yvonne Alix le Breton de Vannoise
Max de Foucaud
Frédéric de Foucaud
Nature succession
?
Fils
Fils
Cousine par alliance
Fils (1er mariage don)
Fils cadet
Fille
Petit cousin
Fils
Frère
Frère
Cousine
Vente
Vente prête-nom
Vente
Confiscation et don
Dot
Mari
Petit-fils
Vente
Fils
Fils
Frère
Fils
Fils
Soeurs
Vente
Petit-fils
Frère
Neveu
Femme
Petite-fille
Fils
Fils
de - à
Avant 1205
1205 - 1230
1230 - 1255
1255 - 1258
1258 - 1306
1306 - 1338
1338 - 1372
1372 - 1380
1380 - 1402
1402 - 1424
1424 - 1430
1430 - 1440
1440 - 1443
1443 - 1443
1443 - 1449
1449 - 1481
1481 - 1544
1544 - 1568
1568 - 1591
1591 -1620
1620 - 1644
1644 - 1658
1658 - 1676
1676 - 1738
1738 - 1770
1770 - 1771
1771 - 1824
1824 - 1847
1847 - 1893
1893 - 1900
1900 - 1906
1906 - 1963
1963 - 1992
1992
Pendant - ans
?
25
25
3
48
32
34
8
22
22
19
10
3
0
6
32
63
24
23
29
24
14
18
62
32
1
53
23
46
7
6
57
29
Comme expliqué en introduction, nous éliminons les différents Pierre de Sonnay rencontrés lors de notre étude patronymique puisque ceux-ci sont manifestement résidents près de Parthenay. Sans autres informations, nous considèrerons que le personnage assurant le guet du château royal de Chinon est celui rencontré en n° IV de notre étude patronymique : Geoffroy de Sonnai.
Le titre de seigneur de Sonnay revient alors au fils ainé de Geoffroy I que nous avons également prénommé Geoffroy II comme cela se faisait souvent à l'époque. Ce Geoffroy II se serait vu confié le guet du château de Talmont en Vendée comme expliqué sur l'étude de la jeunesse de Willelm.
Le détenteur suivant du titre est son fils Guillaume II, celui qui paye une petite partie de la dette de Guiiburge à l 'abbaye des Fontenelles certainement en raison entre autre de la Forêt-Nizeau que la mère de Guiburge lui aurait apporté. Dans l'hypothèse de la mort sans descendance des deux neveux de Guiburge, Il ne reste plus que le couple Maurice II - Jeanne de Thouars pour recueillir l'héritage des Belleville.
A la mort de Maurice Ier de Belleville, Maurice II le fils de Guiburge hérita donc d'un des plus grand domaine de Vendée : Belleville, Montaigu, la Garnache et Commequiers relevant du vicomte de Thouars. A la mort de l'héritier du fief, Guillaume de Sonai, il héritait sans y prêter vraiment attention du titre de seigneur de Sonay. Maurice II fut marié trois fois, avec Jeanne de Retz en 1230, Jeanne de Thouars en 1240 et Isabelle Lusignan de la Marche en 1258. C'est dire s'il était resté proche des Lusignan du coté anglais même après la défaite de Taillebourg en 1242. Maurice II de Belleville se trouva un peu embarrassé du lointain fief de Sonay en Touraine française avec un vieux château démoli ou aux mains des Français. il l'apporta donc en douaire à sa femme de l'époque Jeanne de Thouars, d'autant plus que Saunay était au delà de Thouars (58 km) et que son seigneur de référence et frère de Jeanne, Aimery IX de Thouars était à la tête de la Vicomté.
Pour ce paragraphe, nous désignerons les Hardoins de Maillé par leur date de mort car leur numéro varient selon les différents généalogistes. Jeanne de Thouars (1217-1258) dame de Machecoul, Luçon et la-Roche-sur-Yon avait été mariée en première noce à Hardouin (+1243) de Maillé sénéchal du Poitou. Elle a eu un fils avec Hardouin de Maillé (+1243) ce qui ne fut pas le cas avec son second mari Maurice II de Belleville. Sa succession fut extrèmement difficile d'autant plus que l'on était toujours en période de guerre entre Plantagenets et Capétiens. La succession de Jeanne fait l'objet d'un chapitre complet dans "familles et châteaux du comté de Poitiers" de Jacques Duguet pages 376 à 378. Ses fiefs de Machecoul iront à une lointaine cousine Eustachie dite Ariette de Retz. La Roche sur Yon sera remis à Alphonse comte apanagiste du Poitou comme Jeanne s'y était engagée en 1242 et la co-baronie de Luçon échoit à l'évêque du lieu. Il ne lui reste que le seul pauvre fief de Sonay qu'elle va donner, pratiquement à son retour de croisade et certainement au moment de régler sa succession à Hardouin (+>1275) de Maillé qui tenait tant à ce fief, peut être simplement honorifique après la destruction du château sur motte. En effet Hardouin (+>1275) s'était engagé à faire la septième croisade comme Guillaume de Sonay et a bien failli y laisser sa vie. C'est peu dire combien, issu d'une famille profondément pro templière, il fut ému et honoré de recevoir ce fief provenant du Grand Maître qui s'était battu à ses cotés. Pour ces raisons, la famille de Maillé est toujours restée fortement attachée à Sonay probablement rebâti en contrebas de l'ancienne forteresse dès cette époque.
Sonay fait alors partie de l'héritage du fils cadet d'Hardouin (+>1278), Péan ou Payen de Maillé sénéchal de Périgord et de Quercy qui, par son mariage avec Jeanne de Lestang dame de Brézé est le fondateur de la branche de Maillé-Brézé bien connue de la marine française. Puis Sonay est remis à sa seconde fille Isabeau ou Isabelle de Maillé-Brézé qui est la plus ancienne propriétaire attestée par un texte. Isabeau de Maillé dame de Saumussay, Nançay et Sonnay n'a pas de descendance. Sonnay sera confié à un de ses petit cousin, petit fils de Hardouin VI et fils de Guy de Maillé-Trizay, Juhez de Maillé-Villeromain mort en 1430. Selon les archives de la famille, Juhez logera à Sonnay deux de ses fils Jean l'ainé en 1380 et Pierre le troisième attesté en 1424. J'ai ajouté un troisième fils Guyon car les armes retenues plus tard pour Sonnay par Jacques Alexandre Becquet du Vivier sont celles de la femme de Guyon, Jeanne de Soucelles épousée en 1425.
Y avait-il un droit de retour dans la passation entre Isabeau et Juhez ou l'humble demeure de Sonay était elle à disposition des membres de la famille qui en avaient besoin ? Toujours est-il que Sonnay fut rendu à Jeanne de Maillé branche Brézé, fille de Jacques de Maillé écuyer et de Marie Taveau de Mortemer. Elle est petite nièce d'Isabeau de Maillé-Brézé. De 1423 à 1426, elle est mineure recueillie par son oncle maternel, Geoffroy Taveau son tuteur. Elle est mariée d'abord à Amauri de Tigné puis Guillaume de Tucé. Elle épouse ensuite Louis d'Oradour dit "Sandebaud" qui tombe malade de la lèpre et exige d'elle de satisfaire au devoir conjugal (procès en 1447) et enfin Guy Frotier seigneur de Camboneau et la Messelière également en procès en 1462 (voir p 119 à TANNEAU) au sujet de l'échange enttre Sonnay, Rougnon et La Chaussée contre l'hôtel et la seigneurie de Bern (Château-Larcher) près de Gençay, échange ayant eu lieu en 1440.
L'échange contesté de Sonnay durera peu de temps car Geoffroy, prisonnier des Bretons à Parthenay doit emprunter à son petit neveu, vendre sa vaisselle d'argent ainsi que Sonnay l'année suivante (1441). L'acheteur est Guillaume de Ballan seigneur de Maulévrier maître d'hôtel de la reine Marie d'Anjou. Jean Barillet de Saincoin qui désirait se loger près de la cour de Chinon est peut être celui qui agissait ainsi en sous-main. Sonnay prend alors une tout autre allure de résidence cossue. Jeanne meurt en 1485.
La suite des propriétaires du château est décrite en détail sur le site du château de Sonnay auquel nous renvoyons le lecteur.