Les armes de Guillaume de Sonnac
Dans l'état actuel de nos connaissances, les armes familiales de Guillaume de Sonay nous sont totalement inconnues si tant est qu'elles aient réellement existé. Nous sommes aux débuts de l'héraldique et les petits seigneurs feudataires (vassal) n'avaient pas besoin de se faire reconnaître sur les champs de bataille contrairement aux seigneurs qui commandaient l'ost. Ce n'est que progressivement que l'écu est devenu le symbole de la famille.
-o-o-o-o-
Ne vous fiez pas aux représentations habituelles, ce sont les armes de la famille de Saunhac grande famille du Rouergue " qui, en 1820, a revendiqué une filiation avec la famille du grand maître (voir au chapitre "erreurs")"
Ces armes se blasonnent ainsi : " D'or, au lion de sable gueulé, armé, lampassé et couronné de gueules, accompagné de douze carreaux du même posés en orle "
-o-o-o-o-
Sur l'ensemble de la documentation qui précède, le seul ouvrage décrivant d'autres armes pour Guillaume de Sonnac est celui de Laurent Dailliez " Les Templiers, gouvernement et institutions " chez Alpes Méditerrenée Edirions Impress Sud 1980 p. 58 : " Le manuscrit de Cahors lui donne pour armes : d'azur à la croix alésée d'or ".
Mais, il y a problème , il ne peut s'agir que du manuscrit écrit au XVIIème par le chartreux Dom Bruno Malvezin " histoire de la chartreuse de Cahors " où il décrit ce qui restait des Templiers dans la chartreuse et notamment une série de 15 blasons décorant soit le réfectoire des chartreux provenant de la salle du chapitre des Templiers. Quatre de ces blasons peuvent en effet être attribués à des grands maîtres. Or aucun de ces 15 blasons ne correspond à celui ci-dessus !
Ceci nous remémore ce que disait Simonetta Cerrini et Alain Demurger de Laurent Dailliez : « Laurent Dailliez, qu'il ne faut jamais rejeter malgré son art de brouiller toutes les pistes qui peuvent mener à ses sources... » Nous ne rejetterons donc pas à priori la possibilité de ce blason mais nous sommes obligés de ne pas la retenir comme sûre, d'autant plus que Laurent Dailliez n'en reparle dans aucun autres de ses ouvrages ultérieurs sur le même sujet et que les erreurs qu'il a commise sur la vie de Guillaume de Sonnac sont assez nombreuses.
-o-o-o-o-
Une autre piste est celle des armes du château de Sonnay, "de Gueule aux trois chevrons d'argent". Les blasons ci contre sont ceux de Jacques Alexandre Becquet du Vivier qui a acheté en 1771 le château de Sonnay avec tous les droits seigneuriaux attachés. Les armes de droite sont celles de sa femme Jeanne-Baptiste-Françoise-Cécile de Galichon de Courchamps, dame de Courchamps (trois colombes) et de Rochemenier. Les armes personnelles de Becquet sont composées de celles de sa grand-mère maternelle descendante des Mondion et de celles de sa nouvelle seigneurie de Sonnay : "de Gueule aux trois chevrons d'argent".
On ne sait pas d'où proviennent ces armes qui, de par leur simplicité doivent être fort anciennes et à partir de quel document les Becquet de Sonnay les ont ressuscité. Mais si ce sont bien celles attachées à la seigneurie de Sonnay, elles ont pu appartenir à la famille depuis le XIIème siècle.
Des armes identiques sont portées par les barons de Raville seigneurs de Courcelles (lorraine), Yves Toully marchand à Angoulême (Charente), les d'Achy en Dauphiné, les Machecoul en pays de Retz, les Ague ou Agnes en Poitou, les Laydet à Niort, les Gaidon en Anjou, les Ravensberg dans le Brandebourg, les Chantrans dans le Doubs, les Fritigny en Bourbonnais, la ville de Cardiff en Pays de Galles, la maison et la commune de Souscelles en Anjou, les Guignard de Bretagne, les Arcangues au pays Basque, les Remeling de Lorraine, Les Chevrier à Chessy dans le Rhone, la commune de Monchecourt dans le Nord, Peyroux de Mazières dans l'Indre, les Lucas de Bonval dans la Manche, Les Morteaux à Marville Eure et Loir, Les Varignies, les Faverges en Dauphiné, les Lucas de Querqueville dans la Manche et la commune de Vasteville également de la Manche. L'héraldique n'est pas une science exacte !
-o-o-o-o-
Reste à examiner plus en détail les armes de la troisième travée (portail) de la chapelle de la commanderie d'Auzon. On y rencontre le blason suivant qui, manifestement est celui de l'ordre compte tenu de la présence du Baussant d'argent au chef de sable sur le tout est broché une croix potencée d'or rappelant la croix de Jérusalem avec son exception héraldique présentant deux métaux adjacents : or et argent. La particularité d'Auzon est de présenter au centre de la croix un losange d'azur chargé d'une fleur de lys or.
Ce blason est à rapprocher de celui présenté par un armorial allemand (armorial Beyeren) de 1405 réalisé à partir d'éléments plus anciens (tournoi de Compiègne en 1278) et affecté au grand maître de l'ordre donc alors utilisé par Guillaume de Beaujeu. Ce blason présente alors trois fleur de lys en récompense du roi de France pour certains hauts faits remarquables.
Notre blason d'Auzon, daté entre 1236 et 1238, représente donc celui d'Armand de Périgord mort ou prisonnier après la bataille de la Forbie en 1244 et prédécesseur de Guillaume de Sonnac. A cette époque, il n'y avait qu'une fleur de lys. C'est certainement ce même blason qui a été utilisé par Guillaume de Sonnac après 1245, raison pour laquelle nous l'avons choisi comme emblème pour notre association.
Logiquement, le blason du maître d'Aquitaine Guillaume de Sonnac devait figurer juste après celui du grand maître et éventuellement après celui du commanditaire Renaud de Vichiers donc au second niveau de l'arc doubleau. Au nord on peut voir un écu d'argent à trois faces de sable figuré ci-contre. Au sud, l'écu est très effacé et ne présente plus qu'un champ d'or avec peut-être un besant central argent mais cela est, héraldiquement parlant, incorrect. L'écu semble barré de la même couleur que le besant.