Regesta Regni Hierosolymitani (MXCVII - MCCXCI) Reinhold Röhricht - 1893
Ce livre étant en latin, en voici la traduction pour les numéros qui nous intéressent :
1168
Octobre 1248 ( ?) – Le maître du Temple (Guillaume de Sonnaio) et le maréchal du Temple [ erreur de Röhricht c'est le maréchal de l'Hôpital ] (Hugo de Jury) écrivirent à Louis IX roi de France que Mâlik as-Sâlih, sultan d’Egypte (1), s’attardait autour de Gaza et menaçait Jaffa et Acre mais qu’il avait envoyé un émissaire pour leur parler de paix (2) (Lettre d’Odon dans Archery, Spicilegium III folio 625 ; Vincent Beauvais XXXI chapitre 95 ; Guillaume de Nangis page 366).
(1) Sur l’état des politiques de ce temps là voir Joinville édition Natalis de Wailly pages 483 – 484 et Ibn Khâllikan, dictionnaire Biographique édition Mac Guckin de Slane III pages 245 – 246 ; IV, pages 145 – 146 ; Abulfeda dans Récits des historiens des croisades, auteurs arabes I pages 124 – 125.
(2) Ceci fut interdit par Louis au maître et au maréchal cités ci dessus (Lettre d’Odon déjà citée ; dans ses Petites Etudes pages 22 – 24, Röhricht énumère plusieurs pactes initiés par Louis avec divers sultans de Terre Sainte). A peu près en ce temps là Louis envoie 600 archers au prince d’Antioche et à son patriarche ainsi qu’au roi d’Arménie qui demandaient main forte contre les Turcs (Joinville, paragraphe 142 ; lettre d’Odon page 625 ; Vincent Beauvais XXXI chapitre 95 ; Guillaume de Nangis, page 368).
1169
Novembre-décembre 1248 ( ?) – Le maréchal de l’Hopital (Pierre de Biaune) annonce à Louis IX que la guerre sévit entre le sultan d’Alep et celui d’Egypte (1) et que le premier désirait parler de paix avec le roi. (Lettre d’Odon, page 625 ; Vincent Beauvais XXXI chapitre 96 ; Guillaume de Nangis page 368).
(1) - La paix entre les deux sultans eut lieu en mai 1249 suite à la médiation du calife. (Lettre d’Odon page 628 ; Vincent Beauvais XXXI chapitre 96 ; Guillaume de Nangis page 368).
1174
31 mars 1249 de l’ile de Chypre. – Lettre d’Odo (1), évêque de Frascati (Tusculum, Latiya, Latium SE de Rome), légat du Siège Apostolique, à Innocent IV. Déjà, il avait précédemment relaté le voyage le Louis IX, roi de France, il fit de même pour les évènements dans l’ile de Chypre en envoyant quelques lettres qui rapportent les on-dit concernant l’histoire du royaume de Jérusalem ( D’Archery, Spicilegium III, pages 624-628 ; Louis par Laurenrio Moshemio, Historia Tartarorum ecclesiastica pages 46-54, N° 12 ; Joinville edition Ménard page 320, édition Du Cange avec dissertation, page 384 ; Choisy, Vie de St Louis I page 206. Extraits dans Vincent Beauvais XXXI chapitres 80-95 ainsi que dans Guillaume de Nangis dans Bouquet
XX pages 356-371).
(1) - Sur lui confer Histoire littéraire de la France XIX pages 228-232 ; Notices et extraits XXI B, pages 204 et suivantes ; Berger, N° 3965, 4120, 4623, 4641, 4662-4680 ; Bibliothèque de l’Ecole des Chartes D. IV page 184 ; Layettes III N° 4121 ; Lambert, Catalogue de la bibliothèque de Carpentras I pages 84-85 ; Pitra, Analecta novissima 1888, II pages 23-25, N° 188-343 ; M. Chevalier, Répertoire des sources historiques du moyen-âge.
1176
12 mai 1249 A Limassol sous la tente du précepteur de la Terre de Jérusalem.- Guillelmus de Sonayo (1), maître du Temple, en présence de frère Rainaldus (2), maréchal, Stephanus de Alta Turre, précepteur de la terre des royaumes de Jérusalem, Jacobus de Montognoso, surnommé Le Marin, précepteur d’Uspri, Ferrandus Spagnolus (3),précepteur d’Antioche, Josfredus de Mural, précepteur militaire, Aimericus Jaureo drapier, sous le sceau du Temple, ont reçu de Ottone Tornello et de ses associés absents, Stephano de Guiberto et Guillelmo Gervasio la somme de 10.000 besants en échange de 3.750 livres Tournois avec promesse de remboursement.- Gaufridus de Florentia, Julianus Coxia, Obertinus Capud Levantus, Johannes de Dayle, Blancus Lupus, soldats du comte de Bourbon (Belgrano, documents inédits, Genève 1859, pages 61-62, N° 32).
(1) - Guillelmus de Sounaia appelé « Maître du Temple en Aquitaine » en 1246 dans les Layettes du Trésor des Chartes II page 623 N° 3525, qui combattit à Mansourah (8 février 1250) et mourut peu après de ses blessures (Eracles page 604 (ceci concerne le passage décrivant l’altercation entre frère Giles, grand commandeur du Temple et le comte d’Artois. – Röhricht opte donc pour une assimilation entre frère Giles et Guillaume de Sonnac) ; Joinville, paragraphe 245 pages 268-269).
(2) - De Vicheriis, qui participa à la prise de Damiette (Joinville, paragraphes 185-186, page 382) puis fut ensuite maître du Temple ; charte (15 juillet 1255 Acre), qui engageait les biens du Temple pour Marguerite reine de Navarre, confert Layettes III pages 247-249 N° 4184 ; D’Arbois de Jubainville V N° 3082.
(3) - Peut être le même que le Ferrandus qui fut précepteur d’Italie en 1259 (Atti Lucchese X page 273).
1180
Vers le 10 juin 1249.- W(illelmus) de Senay, maître du Temple à Roberti de Stanford, précepteur de la maison en Angleterre, pour lui annoncer la prise de Damiette par Louis, roi de France (Matthieu Paris, Chronica Majora édition Luard VI page 162 N° 82 ; Cibrario, page 104 ; Pour d’autres lettres ou sources concernant l’histoire de la prise de Damiette par Louis IX, confer Petites Etudes de Röhricht, Berlin 1890 pages 11-14).
1183
1 octobre 1249 Dans la maison commune d’Acre située devant la tour neuve des communs de Janus.- Lanfrancus Tornellus, Marinus Bachemus et Stephanus de Guiberto ayant nommés Guillelmus Ceriolus, Antonius de Grimaldo et Guillelmus Gilvasius comme leurs procureurs, à qui Guillelmus de Sonayo, maître du Temple devait 3.750 livres Tournois contre une remise de 10 000 besants, acceptent la quittance.- Bonus Vassallus Nepitella, Guillelmus Tornellus, Vivaldus de Boglasco (Belgrano, pages 62-63 N° 33).
1190
15 mai 1250 à Acre.- Robert, patriarche de Jérusalem, écrivit à l’assemblée des cardinaux S.E.R., qu’il s’était lui même soustrait des victimes de Mansourah avec le légat, que le roi Louis fut capturé peu après avec ses frères, les seigneurs Philippe de Montfort, Baudouin et Guy d’Ibelin, des frères du Temple et des Hospitaliers et qu’ils se rendirent le 1er mai. (Annal. De Burton, pages 285-289).
1191
Vers le 15 mai 1250 à Acre.- Lettre écrite à ce qu’il semble par des frères du Temple aux frères de France pour leur annoncer l’immense défaite de l’armée chrétienne et du roi, la fuite du légat apostolique (Odon) et du patriarche de Jérusalem (Robert) ; l’évasion de trois frères templiers, de la capture de quatre frères hospitaliers et d’un autre avec le roi, beaucoup étaient morts sauf le vice maître et Jean de Bonay (1). La paix fut ensuite conclue à la condition que les chrétiens rendent Damiette, ils gardaient par contre les possessions avant la prise de Damiette, Jaffa, Arsur, Césarée, Château Pèlerin, Haïfa, Caymont, Nazareth, Saphed, Beaufort, Tyr, Cavea de Tyron, que les sarrasins avaient occupé, ainsi que Sidon occupée auparavant par les Sarrasins. Enfin il était annoncé que le vice maître n’avait pas été pris mais qu’il avait été tué avec le drapier des
Hospitaliers (Matthieu Paris, Chronica Majoris VI pages 191-197 N° 95).
(1) - Manifestement il faut lire Ronay, pour lequel il faut voir Delaville le Roulx pages 181, 211, 212, 219.
575 (suppl.)
5-19 mars 1179 - Parmi les prélats de Terre Sainte qui assistèrent au concile de Latran se trouvait un certain Radulfus, évêque de Sébaste (1).
(1) - Il est à noter que ce lieu est cité plus tard pour l’histoire de ses évêques. Hugo de Nissun, consanguin avec le maître des templiers Guillelmus de Sonnaei fût appelé pour être nommé évêque de Sébaste par Innocent IV le 18 février 1253 (Berger N° 6350), « dans une ville et paroisse laissée vacante depuis 20 ans ». Le 8 avril 1253 (Berger n° 6490), le patriarche de Jérusalem (Guillaume II) avec l’évêque de Lydda (Géorgie) (Arnaud), renouvellent la demande. Puis Alexandre IV le 16 février 1256 ( Registre d’Alexandre IV n° 1151-1153) ordonna que Hugo de Nisun déjà nommé évêque de Sébaste par le légat apostolique du siège Odon de Château Rouge, soit nommé à la chapelle papale et chanoine du Saint Sépulcre.
Ceci fût confirmé par Urbain IV (Régistre n° 264 le 11 juin 1263) ; confer Régistre N°260 du 26 mai 1263.