ETYMOLOGIE possible pour "SONAY" ou "SENAY"
En Français pour Sonay :
En Français pour Senay :
Voici dans l'ordre alphabétique, une liste non exhaustive d'autres mots moins habituels provenant d'autres langues qui pourraient éclairer l'étymologie de Sonay ou Senay. Par une croix sont signalés les termes rencontrés lors de notre recherche notamment toponymique :
Intérêt | Mot | Langue | Signification en français |
Français moyen |
Repas | ||
X |
Français moyen |
Fortifié | |
Français moyen |
Dîner, souper (du latin cenare) | ||
Français moyen |
Faire signe de venir | ||
Français moyen |
Moine ordonnançant les repas | ||
Normand |
Patronyme normand (le Cesne) | ||
Français moyen |
Filet de pêche | ||
X |
Français moyen |
Saxon | |
Français moyen |
Soigner, guérir, châtrer | ||
X |
Latin |
Santé | |
Normand |
Table pour faire des mottes de beurre, beurre | ||
Français moyen |
Médicament | ||
Vieux norrois |
Vrai | ||
Latin |
Sain, en bonne santé | ||
Français moyen |
Suspicion, récusation | ||
Breton |
Vallon, gorge ou savon | ||
X |
Vieux Lorrain |
Assemblée ecclésiale des bans vosgiens | |
Français |
Affluent du Rhône | ||
Malgache |
Deuil | ||
Dominicain |
Île de la république Dominicaine | ||
Birman |
Roi de birmanie (1673-1714) | ||
Philippin tagalog |
Procédé, pratique, expérience | ||
Turc |
Industrie | ||
X |
Saulnier(e) |
Français |
Ouvrier(e) des marais salants |
X |
Français |
Endroit planté de saules (Saussaie) | |
Gallo-roman |
Blette (le légume) | ||
X |
Berrichon |
Piège à alouette - chasse aux alouettes | |
Gallo-roman |
Saunier | ||
X |
Français moyen |
Produire du sel | |
X |
Français |
Lieu ou les sauniers produisent du sel | |
Latin |
Samnites, peuple de l'Italie centrale | ||
Latin |
Rivière de la Tarraconaise | ||
Français |
Lieux plantés de saules | ||
Latin |
Saxons | ||
Latin |
Rocher | ||
Français moyen |
Filet de pêche | ||
Français moyen |
Bon sens, action sensée | ||
Suédois |
Tard, lent, reculé | ||
Tchèque |
Rêve, songe, illusion | ||
Provençal |
Cinq | ||
Latin |
Sénat | ||
Français moyen |
Sensé, sage, instruit | ||
Français moyen |
Assemblée, sénat | ||
X |
Français moyen |
Purgatif fait avec du séné | |
Provençal |
Semer | ||
Latin |
Vieillard, Séneçon | ||
Latin |
Vieillesse | ||
Français moyen |
Faire signe de venir | ||
Français moyen |
Soigner (variantes de saner, sanare) | ||
X |
Patois Poitou et Maine |
Châtrer | |
Gaulois |
Druidesses à l'origine de l'île de Sein (?) | ||
Latin |
Séné | ||
Gallo-roman |
Excuse, cause, motif | ||
Français moyen |
Synode, assemblée, réunion | ||
Gaulois |
Vieux | ||
X |
Latin |
Sénonais (de Sens ou peuple Senon) | |
Gaulois |
Vieux | ||
Latin |
Six chacun | ||
Latin |
Sentiment | ||
Latin |
Insensiblement | ||
Latin |
Jugement | ||
Latin |
Buisson épineux | ||
Latin |
Lieu sale et humide | ||
Latin |
Sentir | ||
Latin |
Epineux, repoussant | ||
X |
Latin |
Peuple celte. Voir cette étude du radical SEN | |
Gaulois |
Déesse, Seine et Saine | ||
Francique |
Sens multiples (être, son, fois, nous, pensée...) | ||
Allemand |
Fils | ||
Gallo-roman |
Excuse, cause, motif | ||
Français moyen |
Soin, se soucier de | ||
Anglais, frison |
Fils | ||
Norvégien |
Ancienne commune de Norvège proche de la Suède | ||
X |
Français moyen |
Sommet, sur une hauteur | |
X |
Vieux francique |
Patronyme francique répandu | |
Turc |
Prénom signifiant "croissant de la dernière lune" | ||
Azerbaïdjanais |
Dernier soir de pleine lune d'été | ||
Péruvien |
Ville de l'Aréquipa | ||
Gallo-roman du Centre |
Sournois, hypocrite, malicieux | ||
Allemand |
A l'exception de | ||
X |
Norvégien, frison |
Zone, zones, ceinture | |
Anglais et hollandais moyen |
Fils, bientôt | ||
Malien |
Langue de l'empire songhay | ||
Gallo-roman |
Excuse, cause, motif | ||
Vieux norrois |
Chanson | ||
X |
Latin |
Sonner | |
Bas latin |
Soigner | ||
Latin |
Cheval (aux pieds bruyants) | ||
Latin |
Son, bruit, fracas | ||
Allemand |
Soleil | ||
Gallo-roman |
Excuse, cause, motif | ||
Gallo-roman |
Repas de funérailles | ||
Français moyen |
Petit bruit, Pet | ||
X |
Français |
Patronyme de l'Orne | |
X |
Français |
Toponyme de petits cours d'eau | |
Anglo saxon |
Vrai, vérité | ||
Vieux norrois |
Fils | ||
Latin |
Nuisible, coupable | ||
X |
Latin |
Son (bruit) | |
X |
Français moyen |
Railler, se moquer, plaisanter | |
Français moyen |
Surnom | ||
Patois angevin |
Pluvieux | ||
Patois provencal |
Clochettes pour la messe | ||
Gaulois |
Saône | ||
Anglo-normand | Sonner | ||
Anglais |
Soleil | ||
Français moyen |
Jugement, discernement, subtilité (forme de sen) | ||
Sun | Breton | Jus, succion | |
Sun | Tchèque | Glissement | |
Turc |
Autel | ||
Chinois |
Instrument dérivé du sorna perse | ||
Allemand |
Péché | ||
Français moyen |
Sonner | ||
Sùnn |
Vieux francique |
Soleil | |
Sunn, Sunna |
Alsacien |
Soleil | |
Wisigoth |
Evèque arien (582 - 587) | ||
Arabe |
Loi divine, tradition | ||
Suédois |
Commune suédoise du Värmland | ||
Francique |
S'occuper de | ||
Sunu | Vieil anglais, hollandais et frison | Fils |
Pour les croix en première colonne, voir la liste des toponymes rencontrés différents de la notion de guet ou de poste frontière.
Suite à l'éclairage apporté dans la partie hypothèse, il semble bien que le sens originel soit celui de Sone, au pluriel Soner dans son sens Norvégien et frison de zone, ceinture. Il est certain qu'au cours du temps les angevins plantagenets avaient totalement perdu ces références nordiques et que, pour eux, le mot de sonne était plus rattaché à un statut de "guetteur" "sonnant" l'alerte plutôt qu'à celui de "gardien" des compagnons de Saxnot ! Le nom de la ville de Son en Norvège se prononce avec un o long proche de u ce qui explique surement les formes en Sun et Sen ainsi que les différentes variations régionales rencontrées par la suite. Le mot saisnes : saxons, en français moyen, a pu également influencer les radicaux en SEN qui sont plus courantes en latin que les radicaux en SON. Il est fortement probable que cette ambiguïté entre le O et le E provienne à l'origine d'une diphtongue Œ ou même Ø comme dans "œuf" utilisée couramment pour les langues nordiques qui devait encore être utilisée au XIIIème siècle. D'autre part, nous avons vu également qu'à l'occasion d'une faute d'orthographe le suffixe dérivationnel "ay" devait être prononcé "ail" du moins en Poitou (document L-1252).
Pour ce qui concerne les diphtongues anciennes, on peut consulter l'article de Paul Verrier paru dans le Romania de 1936 p.289 à 301. On trouve dans cet article :
Ceci pourrait expliquer les quelques diphtongues "AO" trouvées en Français se prononçant [ɑ̃] (an nasal) dans faon, paon, Laon, Saon, Saonnet, Saint-Haon, Thaon-les-Vosges ou peut être même [o] dans Saône, Saosnes, Saosnois, Saonay, ou même prononcée totalement dans Raoul, provenant probablement du vieux norrois ou tout du moins de dialectes allemands. La diphtongue peut être inversée en "OA" (voir Lyonnais n°1 et 2)
Château de Sayūn - Saône
A ce stade, Nous ne pouvons passer sous silence comment un château de la principauté d'Antioche appelé Sahyūn en arabe est devenu château de Saône après sa conquête par les croisés Francs puis Qal‘at Salā al-Dīn soit citadelle de Saladin après sa reprise par les ayyūbides.
Un article fort bien documenté de Benjamin Michaudel de l'Université Paris-Sorbonne et de l'Institut Français du Proche-Orient de 2022 étudie les sources antiques possibles du mot arabe Sahyūn. Il est vrai que la prononciation est proche de Saône en français mais le fait que cette nouvelle désignation du lieu ait été donnée par son nouveau seigneur Robert dit le Lépreux fils de Foulques ne peux que nous interpeller concernant notre étude ! Robert devient seigneur de Saône entre 1108 et 1115.
Le château de Saône est à l'époque byzantine une forteresse mineure dépendant du château principal de Bourzey. Il est sur la frontière sud de la principauté d'Antioche. Son emplacement est sur un site défensif idéal et son nouveau seigneur est fils de Foulques. Le premier Foulques qui vient à l'esprit est Foulques V mais celui-ci n'arrive à Acre qu'en 1129 après un premier pèlerinage à Jérusalem en 1120. Ce fils de Foulques, Robert le Lépreux, est certainement un proche du normand Tancrède de Hauteville régent d'Antioche et peut-être issu de la maison d'Anjou vu le prénom de son père. Pas étonnant dès lors qu'il ait assimilé Sahyun à un nom bien de chez lui à l'instar des Saonnet de Normandie ou des Saosnes du Maine pour désigner une forteresse en position frontalière.
Un autre site malheureusement mal fouillé pose beaucoup de questions, il s'agit du Montsaon près de l'aéroport de Chaumont. Se reporter au n°h de la Champagne. Voir aussi Saoune en Gascogne n°E.
Nous verrons également et notamment aux n°2 de l'Anjou et n° 4 et 5 du Vendômois, n°K de Normandie, n°6 de Bretagne et n°7 de Savoie que le verbe "sonner" pouvait signifier "délimiter-borner" en français moyen, ce qui est un des apports de notre étude toponymique.
De même, par assimilation, un torrent, une combe, un ruisseau ou une rivière qui sert de frontière peut prendre le nom de Sone, Son ou Sonnette en référence à son utilité. Les cas sont assez nombreux et disséminés sur l'ensemble du territoire. L'Etymologie officielle invoque le bruit généré par l'écoulement de l'eau. Si cela peut se comprendre d'un torrent, c'est plus difficile à comprendre pour un cours d'eau tranquille.
Angoumois n°10 "le Son-Sonnette"; Auvergne n°1 "la Saunade" et 4 "la Senouire" et "le ruisseau de Laussonne" ; Bourbonnais n°5 "la Sonnante"; Bourgogne n°i "la Sonnette" ; Dauphiné n°B "le Sonnet" ; Franche Comté n°e "la Sonnette" et "le Solnan" et 2 "la Sâne vive" et "la Sâne morte" ; Languedoc n°a et b "la Saune" ; Lorraine n°o "la Saônelle" ; Lyonnais n°1 et 2 "le Soanan" ; Normandie n°r "la Sennevière" ; Poitou n°a "la Sonnette" et o "le Jaunay" ; Provence n°6 "la Sène" ; Quercy n°i "la Séoune".
Le meilleur exemple est celui de la Saône. En dépit de l'étymologie officielle faisant provenir Saône de Souconna, c'est peut être le mot sona qui, déformé, lui a donné son nom (voir à ce sujet l'historique des noms portés par cette rivière en Bourgogne n°t). En effet, le traité de Verdun en 843 a, pour longtemps, fixé les frontières du royaume de Charles le Chauve le long des quatre cours d'eau : Rhône, Saône, Meuse et Escaut. De même, il est logique, non plus à l'est mais à l'ouest, et toujours sur les frontières définies par les traités de Verdun et de Meerssen, de retrouver des noms de villes comme Saon et Saonnet sur la frontière bretonne de la Francie de l'époque. La multiplicité des sites situés le long des frontières ainsi définies (voir les cartes aux pages Verdun et Meerssen) est le meilleur témoignage de la solidité de cette approche. Ceci est renforcé également par l'attachement de Charles le Chauve à la culture saxonne.
Pour les langues anciennes voir :
Ces dictionnaires sont très limités en nombre de mots