Du IXème au XIIème siècles les fiefs du Poitou ont eu tendance à grossir par mariage avec une riche héritière. Pendant les guerres entre Capétiens et Plantagenêts, les familles ont eu tendance à s'allier notamment par des mariages pour éviter d'être absorbées. Cette auto-défense est particulièrement marquée entre les anciennes familles à qui les comtes d'Anjou avaient confié les châteaux forts que nous avons étudiés et qu'ils avaient anobli. Au XIIIème et XIVème siècles les domaines ont plus tendance à être divisés par les mariages multiples, les successions ou les ventes. Ce sont ces mouvements que nous nous proposons de mettre en lumière par l'étude de plusieurs fiefs des pays limitrophes entre Poitou, Anjou et Touraine. Ceci, tout en mettant en relief les liens avec nos études précédentes. Le fief de Faye-l'Abbesse est l'exemple typique de ces mouvements.
Poitou
Vicomté de Thouars
X 21 Retour du fief de Mauléon chez les Thouars
X 22 C'est elle qui, remariée aves Guillaume de Mauléon, accueillit les enfants Sonay et le Roux lors de leur fuite de Chinon. Elle est la mère de Jeanne de Thouars qui épousera Maurice II de Belleville en seconde noce de part et d'autre. En première noce, jeanne de Thouars était mariée à Hardouin IV de Maillé n°11. Elle est mère d'Hardouin V de Maillé et, selonn notre hypothèse, lui aurait donné le fief de Sonay qu'elle aurait reçu en douaire d'Hardouin IV qui lui même l'avait hérité de Guiburge de Belleville née de Sonay (voir feuille propriétaires).
Vicomté de Châtellerault
Fief de Mauléon
Le fief de Mauléon aura eu une durée assez courte puisque sorti du fief de Thouars il y retourne deux siècles plus tard.
X 2 Selon Jacques Duguet - Familles et châteaux du comté de Poitiers.
X 6 Ce sont eux qui ont accueilli les enfants Sonay et le Roux quand ils ont fuit Chinon.
X 7 La sœur de Savary, Eustachie épouse Hugues de Châtellerault, père de Clémence de Châtellerault.
Touraine
Fief de La Haye
Le fief de la Haye devenu commune de Descartes 37160 va nous servir de trame pour raconter les histoires imbriquées de 8 fiefs différents. Ces histoires vont avoir des répercussions sur notre étude globale, ce que nous résumerons ensuite sous la forme d'une série de constatations. La famille de Raoul de Châtellerault, de Montfort et de Faye va s'imbriquer totalement dans l'histoire de ce fief.
Faye la vineuse est un village à la limite entre l'Indre-et-Loire et la Vienne. A l'époque surement plus important que Loudun ou Richelieu avec environ 10 000 habitants. Il joua un rôle important sur la frontière entre Poitou et Anjou, frontière que surveillaient les Sonay de Mont-sur-Guesnes (Voir patronymie II, III et VI, toponymie Anjou de 4 à 9 et la feuille origine 2013).
Jusqu'en 987 le fief de la Haye était directement tenu par les comtes d'Anjou. Fidèle à sa politique castrale, Foulques Nerra confie le fief à Hugues de la Haye dit le Voyeur qui va être la souche de la famille. Son petit fils Regnault se marie avec une fille de Maillé vers 1045. La terre de la Haye passe alors dans la famille de Sainte-Maure suite au mariage de Gosselin II de Sainte-Maure avec Cassinotte dame de la Haye. Gosselin était le fils d'Hugues II de Sainte-Maure et d'Aénor de Montreuil-Bellay (à nouveau) rencontrés plusieurs fois dans notre étude (Voir Patronymie IV, page précédente, Touraine 17 et 19, Liste Aénor). Montreuil était aussi un château de Foulques Nerra confié à Berlay. Par son troisième mariage, Cassinotte fait passer La Haye dans la famille de Montbazon, encore une forteresse angevine impliquée dans la conquête de la Touraine par les comtes angevins. Avec un don à l'abbaye bénédictine de Beaulieu fait par un dénommé Boson soldat de Louis VI et originaire de la Haye, compte tenu de son prénom, on peut suspecter qu'il était rattaché à la famille de Châtellerault (voir patronyme II). Un peu plus tard, Ribotel seigneur de la Haye est témoin de Geoffroy le Roux lors d'un don à Sainte Marie de Turpenay (voir Aénor et patronymie IX). A partir de 1245, avec Philippe Geoffroy de la Haye, les fiefs de la Haye et de Faye-la-Vineuse sont alors réunis.
X 15 Comme le fait remarquer Carré de Busserolle, il est curieux de trouver ce nom de Ribotel comme seigneur de la Haye alors qu'il n'est pas rattaché familialement parlant. Une explication possible est fourni par les Mémoires de la Société Archéologique de Touraine p.159 n°1552 et 174 n°1704 qui mentionne un Ribotel de Avum seigneur de la Haie comme témoin d'une donation en 1133 de Geoffroy le Roux de Cravant (voir étude patronymique IX) à l'abbaye de Turpenay. En rapprochant cette information du fait qu'il a existé dans la région un fief de la Haye commune de Lerné, fief mieux placé concernant Cravant les Coteaux et Turpenay. Voir Dictionnaire de Carré de Busserolle tome III p.313. Il ne reste là qu'une ferme touchant la limite départementale entre l'Indre-et-Loire et la Vienne très proche de la Roche-Clermault. Il s'agit donc d'un autre fief que celui de la Haye Descartes et la ligne 15 n'aurait pas dû figurer dans la liste bien qu'elle nous éclaire sur d'autres points de notre étude.
X 20 L'emplacement des donations de Giraud de Couhé sur les communes de Ballan-Miré et de Marcé-sur-Esves, ainsi que celui de l'abbaye de Bois-Aubry, plaident bien pour la seigneurie de la Haye de Touraine. A titre d'hypothèse concernant le passage du fief de Faye à celui de la Haye probablement dans la même famille compte tenu des caractéristiques très semblables entre les familles de ces deux fiefs, nous avons supposé que Sibille, la femme de Giraud de Couhé soit une sœur d'Ursion III de Fréteval (voir fief de Faye) et, que compte tenu de cela ait été nommé tuteur apanagiste de son neveu Hugues II le petit frère de Barthélémy né après 1165 n'ayant pas atteint la majorité requise. Grécie de Faye née de Fréteval a épousé Aimeri de Couhé qui serait fils de Giraud de Couhé. Tout cela ne reste qu'une hypothèse expliquant le passage du fief de Faye à celui de la Haye.
X 24 La Rajace est un fief commune de Ligré dépendant de Champigny et de Faye-la-Vineuse, très proche de Loudun appartenant en 1131 à Pierre de la Rajace ou Rajasse. Voir le Dictionnaire de Carré de Busserolle Tome V p.255. Il s'agit donc comme au n°15 d'un autre fief que celui de la Haye de Touraine. Probablement le même qu'au n°15 commune de Lerné.
X 30 Marguerite de Sancerre vend Cravant à Jean de Maillé avant 1422 (suite au fief de Cravant n°1b) et Trèves à Robert le Maçon un proche de Charles VII en 1417
X 33 Au lieu du nom de la Haye en Touraine, on trouve souvent, chez les généalogiste, le nom de les Hayes faisant référence au fief des Hayes d'Anjou commune ou même la Haye-Jousselin ou les Hayes-Jouslain faisant référence au fief breton commune de Derval. Ce dernier nom d'une famille illustre apparait effectivement dans la belle-famille de Jean de Rochechouart mais ne saurait remonter sur la famille de ce dernier.
Fief de Sainte-Maure
L'histoire du fief de Sainte-Maure a été revue et corrigée par Thierry et Hélène Bianco qui ont fait un travail remarquable pour plusieurs famille notamment du sud de la France.
X 13 Guillaume II de Craon possédait aussi le fief de Montsoreau voir n°20.
X 15 Jacqueline était fille de Jean de Montagu, Il s'agit de Montaigu en Laye en région parisienne
Fief de Maillé
L'emplacement du fief s'appelle maintenant Luynes et se trouve à 10km à l'ouest de Tours. Au Xème siècle le site dépendait directement des seigneurs de Saumur affiliés aux comtes de Blois.
X 6 Ont une fille Agnès mariée avec Regnault de la Haye n°8
X 8 Le troisième fils de Jacquelin nommé également Jacquelin fut un héros Templier
X 11 Jeanne de Thouars est la fille de Béatrice de Machecoul qui a installé Guiburge de Sonay à la Bouchère
X 12 Hardouin V accompagna Saint Louis pour la sixième croisade. Il y côtoya Willelm de Sonay.
fief de Faye
Le fief de Faye l'Abbesse relevait de Saumur en Anjou. Se reportant à la généalogie de Raoul de Châtellerault et Elisabeth de Faye ci-dessus, on peut suivre le passage de Faye-la-Vineuse et Loudun dans la famille de Fréteval (angevin après 1057) sur quatre générations jusqu'à la détention par Guillaume de Faye né vers 1207 et seigneur de Faye vers 1227. La ville et le château de Loudun avaient été rattachés à la couronne en 1206 par Philippe Auguste. A partir de Raoul de Châtellerault, se reporter aux pages ci dessus. Il est à noter que le fief de Faye bénéficiait, comme celui de Thouars, d'une coutume héréditaire particulière qui limitait le préciput de l'ainé "au vol du chapon", c'est à dire que l'ainé n'avait un droit prioritaire que sur les terres qui entouraient le château ou manoir principal de l'héritage (300 pas en Anjou). C'est peut être la raison pour laquelle la Nives, dame de Faye, exerçait son pouvoir indépendamment de son mari demeurant à Loudun. Un bel exemple pour Aliénor d'Aquitaine !
Une description bien utile de Faye et de son histoire est faite dans "Mémoires de la société archéologique de Touraine" Tome III 1845, 1846 et 1847 P.161.
A partir de 1374 les fiefs de Faye, Marmande et la Roche Clermault reprennent leur indépendance lors de la succession de Jean III de Sancerre.
Le fief de Marmande était tenu en 1070 par Zacharie de Marmande, l'ennemi juré de Barthélémy de l'Ile-Bouchard, des Châtellerault et des Loudun-Faye puis en 1104 des mêmes avec les Sainte-Maure. On a vu qu'il avait trouvé refuge auprès de Péloquin de l'Ile-Bouchard. Le nom et le fief sont gardés par les Marmande jusqu'à leur entrée dans la famille la Haye avec Pierre Marmande comme dernier mâle de ce nom : Le fief de Marmande resta par les femmes dans la famille jusqu'à la vente aux Voyer d'Argenson en 1730.
X 3 Du fait de l'arrivée de la Roche-Clermault dans la seigneurie de Marmande, on peut penser
que Lisia était la fille de Maingot de la Roche-Clermault
X 4 Guillaume Ier de Marmande étant le premier Seigneur de Marmande à être également seigneur de Cravant, on peut en déduire que Julienne était fille de Pierre Achard. En seconde noce, il a épousé a épousé Agathe sœur de Gautier II de Montsoreau. voir Montsoreau n°13.
X 6 Deuxième rapprochement familial entre Marmande et Montsoreau, Jean II de Marmande étant le beau-frère de Pierre II Savary puisqu'ils avaient épousé deux sœurs Montsoreau, Béatrice et Ferrie. Voir Montsoreau n°14
X 7 La famille d'Agnès détient le château de la Mothe-Beauçay devenu la Mothe-Chandenier sur la commune des Trois-Mouthiers avec son incroyable château néo-gothique détenu par 27 000 co-seigneurs !
Le fils de Guillaume II ou III de Marmande, Pierre de Marmande baron de Marmande et de la Haye seigneur de Faye la Vineuse et de la Roche-Clermault marié à Isabelle de la Haye réunit l'ensemble de ces fiefs dans celui de La Haye n°26 (Ainsi que celui de Cravant qui n'est pas nommé compte tenu de la modicité du fief).
L'histoire plus récente de Marmande est racontée par le marquis d'Argenson dans le mémoire des Antiquaires de l'Ouest de 1853 p.129 à 145. C'est en 1730 que Marmande sera vendu par les Montmorency-Luxembourg successeurs familiaux d'Hardouin IX de Maillé (n°39 du fief de Faye) à Marc Pierre d'Argenson ministre de la guerre sous Louis XV pour agrandir sa propriété des Ormes.
Fief de la Roche-Clermault
Le fief de la Roche Clermault est plus récent. Le premier seigneur connu s'appelait Maingot en 1142. son successeur est Bouchard de Marmande au fief de Marmande n°3.
Fief de Cravant
Concernant le fief de Cravant-les-Coteaux ou Crevant, nous avons vu qu'il était tenu en 1134 par Geoffroy le Roux que le cartulaire de Tavant donne comme fils de Payen de Chinon, gouverneur du château de Chinon. Compte tenu des dates il ne peut s'agir que d'une génération antérieure. Geoffroy était marié avec Jeanne de l'Ile Bouchard, nièce de Dangereuse. Un de ses héritiers (petit fils ?) a fui l'arrivée des troupes françaises en compagnie des enfants de Sonay et seraitt devenu beau-frère de Willelm de Sonay. Après les le Roux, vers 1205 le fief est confié par les Français à Pierre Achard, chevalier banneret seigneur du Pommier (37230 ?), fils de Pierre Achard gouverneur de Poitiers. En 1224 le seigneur en est Guillaume de Marmande. Suite à son mariage avec Isabelle, son fils Pierre joint le fief de Cravant au fief de la Haye étudié ci-dessus. Jusqu'à Marguerite de Sancerre qui l'a vendu (?) à Jean de Maillé de la branche ainée des Maillé après 1408. Jean de Maillé devenait ainsi voisin immédiat du château de Sonay tenu par ses cousins les Maillé-Villeromain.
X 2 Dans un don à l'abbaye de Noyers, Raoul de Cravant a pour témoin Pierre de la Rajasse seigneur de la Haie mais nous avons vu qu'il ne s'agissait pas de la Haye en Touraine (voir fief de la Haye n°24).
Cravant sera vendu par Marguerite de Sancerre à Jean de Maillé (voir la Haye n°30) avant 1422. Voici la suite des propriétaires qui suivent :
X 1 Henriette Ourseau dame de Montaigu était veuve de Geoffroy le Roux seigneur de la Roche-des-Aubiers près de Coron en Maine-et-Loir. Elle garda une partie du fief de Cravant que l'on retrouve dans les mains de son petit fils Hardy le Roux au n°6. Les le Roux tenaient donc particulièrement à Cravant. Il est possible que ces le Roux soient descendants de Guillaume le Roux de la Bouchère (voir étude patronymique IX) située à 82 km de le Roche-des-Aubiers et à 30 km de Montaigu. Maurice II de Belleville que nous pensons fils de Guiburge née de Sonay fut seigneur de Montaigu sous le nom de Maurice III de Montaigu. La succession de Maurice II de Belleville et de ses femmes Jeanne de Thouars et Isabelle de Lusignan est très compliquée et morcelée (Familles et châteaux du comté de Poitiers de Jacques Duguet P.377). Mais la seigneurie de Montaigu est revendiquée à l'époque par les Jean Harpedanne de Belleville bien que ce soit Louis XI qui soit physiquement maître du fief et que des procès avec de faux documents soient en cours. D'autre part, "Rufus" est un nom sobriquet trop commun pour constituer une piste.
X 2 Marguerite le Roux est la fille d'Henriette Ourseau et de Geoffroy le Roux (voir au n°1). Le rapprochement des Le Roux et des Maillé est donc scellé par un double mariage sur deux générations.
Anjou
Fief de Trèves
Pour ce qui est du fief de Trèves (p. 32), Le château est construit avant 1025 par Foulque III Nerra à la frontière avec Gelduin de Saumur vassal des comtes de Blois. Après la conquête de Saumur par Foulque Nerra, Il est d'abord inféodé à Herbert le Rasoir seigneur de Sablé. Puis à Thibaud le Boutelier fils de Aimeri II de Loudun et en 1036 à Geoffroy le Fort. Il est rasé par Foulque le Réchin en 1069 qui le reconstruisit quelques années plus tard en y plaçant Geoffroy Fulcrade. Le fils de celui-ci, Geoffroy Fulcrade (1093 1142) marié avec Ameline de Loudun développe le bourg. Il est suivi par Renaud le Roux qui, comme le précédent, fit la seconde croisade avec Louis VII et Aliénor. Aimery de Loudun, neveu de Gautier de Montsoreau prend la suite. Jean-sans-terre ne réussit pas à s'emparer du château avant l'arrivée des troupes de Philippe Auguste. Geoffroy de Loudun en est seigneur de 1220 à 1228 et en 1258 c'est Bouchard de Marmande qui en est le maître. Il reste chez les Marmande avec Guillaume et rejoint le fief de la Haye avec Pierre de Marmande et Isabelle de la Haye. Sous la pression de Charles VII, il sera vendu et échangé par Marguerite de Marmande au profit de Robert le Maçon qui, en 1435 reconstruisit le château dont le donjon est encore visible.
X 5 Thibaud le Bouteiller est le fils d'Aimeri II de Loudun (Voir fief de Loudun n°5)
X 7 Geoffroy Fulcrade placé à Trèves par Foulques le Réchin est fils de Béatrix de Montsoreau sœur de Guillaume IIb de Montsoreau, voir Montsoreau n°8. Il est aussi neveu d'Aimeri IV de Loudun n°7 et de Guillaume IIb de Montsoreau n°8
X 10 Aimeri V de Loudun est le père d'Elisabeth de Faye mariée avec Raoul de Châtellerault.
Fief de Loudun
L'histoire de Loudun commence avec Charlemagne qui, visitant ses places fortes y séjourne vers l'an 800. Loudun dépendait du premier comte de Poitou Ablon. En 850 Loudun est une viguerie, elle est commune libre sous Louis VI le Gros. Vers 970 après la bataille des Roches Saint Paul, le Comte de Poitou Guillaume IV Fier-à-Bras est contraint de céder Loudun à Geoffroy Grisegonelle tout en en gardant l'apanage (voir Anjou 04, Patronymie II, III et VI). Foulque Nerra fortifie une ligne Loudun (86), Mirebeau (86), Moncontour (86-après 1034) et Faye-la-Vineuse (37) et confie le château de Loudun à Geoffroy le Loudunais. Dans la descendance de Geoffroy le Loudunais, on retrouve au X et XIème siècle beaucoup de familles dont nous avons parlé : les Trèves avec Thibaud le Bouteiller, les Faye avec Nives de Faye, les Maillé avec Téchildis de Maillé, les Montsoreau avec Mathilde de Montsoreau. Et même l'arrière grand mère d'Aénor (voir ci-dessous) Tchélétis de Trèves (1033 1070). Le dernier seigneur de Loudun de la famille est Foulques de Loudun (1135 ?) ce qui correspond au rattachement direct à la couronne de France par Philippe le Bel en 1204. Il y a donc eu 9 seigneurs de Loudun qui ont géré le fief de Loudun pour les comtes d'Anjou soit 234 ans (Geoffroy le Loudunais, XXX, Aimery Ier aussi seigneur de Faye par son mariage avec Grécie de Faye, Aimery II, Aimery III, Aimery IV le Riche, Aimery V, Aimery VI le Jeune et Foulques. La famille s'est perpétué en se fondant par les femmes avec les Sainte-Maure. Le fief de Loudun est le trait d'union entre le Poitou dont il dépendait historiquement, l'Anjou qui l'avait conquis et la Touraine dont dépendait Faye-l'Abbesse.
Après 1426, Faye et la Haye sont à nouveau séparés lors de la succession de Jean III de Sancerre : la Haye n°27
X 5 Le château de Loudun a été con fié à leur fils Thibaud le Bouteiller.
X 7 Aimeri IV de Loudun est marié avec Mathilde de Montsoreau, fille de Gauthier Ier de Montsoreau et de Grécie de Montreuil Bellay (voir fief de Montsoreau n°7).
X 8 Aimeri V de Loudun est le père d'Elisabeth de Faye mariée avec Raoul de Châtellerault.
X 16 Lors de la guerre de Guyenne, Guillaume de Faye prend le parti des anglais contre Philippe le Bel en 1294 et Guillaume III de Sainte Maure dut payer sa caution. Bel exemple d'aide entre les anciens seigneurs plantagenêts.
Cet abandon de Faye-la-Vineuse-Loudun au profit de la Haye vers 1278 est emblématique de la perte d'influence de la région de Chinon-Loudun à cette époque (1245). Rappelons les faits : 1204 Philippe-Auguste prend Poitiers - 1205 perte de Loches et Chinon par les Plantagenêts - 1206 trève de Thouars, le château de Loudun est aux mains de Philippe-Auguste, qui, avant de consolider ses conquêtes angevines et poitevines doit guerroyer en Auvergne et en Flandre - 1214 Batailles de la Roche-aux-Moines et Bouvines - 1215 paix de Chinon - 1223 mort de Philippe Auguste. - Concernant Châtellerault : 1224 Geoffroy II de Lusignan rend hommage à Louis VIII pour sa vicomté de Châtellerault, 1230 ayant du rendre hommage à Henri III, Louis IX confisque la vicomté de Châtellerault pour 3 ans à Geoffroy : la situation est claire, le roi s'en occupe personnellement puis confiera le Poitou en apanage à Alphonse de Poitiers en 1241. Ce dernier réside sur place et se révèle un administrateur hors pair. Concernant l'Anjou : le fief garde son indépendance et est confié en 1246 en apanage à Charles d'Anjou, jeune frère de Louis IX qui, par son mariage est plus occupé par le comté de Provence que par son apanage. Il doit partir en croisade en 1248. L'Anjou n'est rattaché officiellement à la couronne qu'en 1259. Il n'est pas étonnant que, dans ce contexte, la ville de Faye décline malgré les investissements conséquents faits à l'époque par Raoul de Faye (il construisit trois églises en plus de la collégiale Saint Georges) au profit de la région de Châtellerault restée difficilement fidèle à la couronne capétienne.
Fief de Montsoreau
Voici la liste des seigneurs du château de Montsoreau, la plus ancienne des seigneuries d'Anjou :
X 8 Aimery IV de Loudun était beau-frère de Guillaume IIb de Montsoreau, ayant épousé sa sœur Mathilde. Voir fiefs de Loudun n°7. Ils sont oncles de Geoffroy Fulcrade de Trèves voir fief de Trèves n°7.
X 13 Gautier II était le beau frère de Guillaume Ier de Marmande qui avait épousé sa sœur Agathe. voir Marmande n°4. Il est aussi oncle d'Aimeri de Loudun n°10
X 14 Jean II de Marmande est le beau-frère de Pierre II Savary ayant épousé la sœur de Ferrie, Béatrice de Montsoreau voir Marmande n°6.
X 21 Guillaume II de Craon possédait aussi Sainte-Maure voir fief Sainte Maure n° Montsoreau ira à Marie et Sainte-Maure à
Marguerite
X 24 A noter qu'en ligne directe, 5 générations après Jean II, naissait Joseph de Chambes de Montsoreau commandeur d'Auzon. C'est lui qui perça la fenêtre gothique du cœur et procéda à de nombreux "améliorissements" (voir la visite de 1691)".