RÉSONANCES

 

Une exposition d’œuvres de la collection

de l'artothèque à la Commanderie d'Auzon

 

 

Antonio Ségui

 

Cabeza (série), 2002

Carborundum sur papier d'Arches

 

     Antonio Ségui partage son temps entre l'Argentine (il est né à Cordoba en 1934) et la France (Arcueil) où sa passion pour le musicien Erik Satie l'a conduit.

 

      Le souvenir des apparences, chapeau et bottines, signes civils et distinctifs "classent" et appareillent certaines personnes, certaines cultures. Elles sont identifiables, reconnaissables, un peu comme les Templiers et chevaliers qui adhèrent avec une autre noblesse à des registres bien codifiés.

     A la commanderie d'Auzon, nous trouvons des signes, graffitis mystérieux. Cette codification ou alphabet secret nous renvoie aux œuvres socio-politiques de Jacques Villeglé (né à Quimper, vit et travaille à Paris, appartient au mouvement des Nouveaux Réalistes). Cet artiste remarquable, passionné de langage, collecte depuis plus de 50 ans tous les signes et symboles qui occupent l'espace urbain.

 

      Le carré magique, SATOR, est très présent dans ses œuvres. C'est un carré, écrit en latin, qui forme un palindrome aussi bien en lecture horizontale qu'en lecture verticale. La plus ancienne représentation de ce carré a été trouvé dans la villa de Paquius Proculus dans les ruines de Pompéi, ce qui le date au moins de 79 après J-C. Par la suite, on en retrouve en de nombreux lieux. Principalement des monuments religieux chrétiens, partout dans la monde. La tradition la plus simple et littérale est : "le laboureur guidant la charrue, travaille en tournant". Message secret patrimonial, double sens, métaphore, ici encore, un double langage propre aux interprétations multiples, comme les graffitis apparaissent et disparaissent des murs de cet édifice.

 

Pascale Gadon

 

Répertoire de lichens châtelleraudais. 2001

Impression offset

 

     Pascale Gadon (née en 1961, vit et travaille en Charente) développe un travail autour de l'identité et d'altérité. Elle se sert des lichens pour parler de ce sujet. Les lichens sont des végétaux constitués par une relation symbiotique entre une algue et un champignon. Invitée au début des années 2000, Pascale Gadon a réalisé un répertoire des lichens de Châtellerault (collecte autour du lac de la forêt et du pont Lyautey). Ses œuvres s'attachent à révéler la diversité de la morphologie des lichens dans leurs différents écosystèmes. Elle a travaillé avec des scientifiques auteurs d(ouvrages de référence sur les lichens et leur qualité de bio-indicateurs de pollution.

 

 

Pierre Buraglio

 

D'après... Brueghel

(Se cogner la tête contre les murs). 1999

Lithographie

 

     Pierre Buraglio (né en 1939) s'inspire de la création passée tout en évoluant dans un univers contemporain, auquel il emprunte les éléments de ses juxtapositions plastiques, fragments de toiles, de papiers, de tôles, de matériaux pauvres. ses recherches "autour et d'après" les œuvres de maîtres tels que Piero Della Francesca, Zubaran, Manet, Picasso..., orientent ses travaux récents. Cet artiste peint avec l'histoire de l'art, c'est à dire en s'y mesurant sans bavardages inutiles, sans sentiments présomptueux envers ses maîtres. Cette lithographie présentée à la commanderie d'Auzon fait référence à un tableau de Pieter Brueghel l'ancien (1525-1569) intitulé "Les proverbes flamands". Dans ce tableau de 1559 conservé à Berlin, Brueghel fait apparaître plus de 100 proverbes et dictons. La majorité d'entre eux décrivent des actions immorales ou déraisonnables.

 

 

Jean-Michel Alberola

 

Little Utopian House (série, extrait), 2003

Lithographies

 


 

     Jean-Michel Alberola (né à Saïda en 1953, vit et travaille à Paris). Les onze planches de "The Little Utopian House" ont été réalisées en lien avec un projet japonais pour la triennale d'Echigo-Tsumari de 2003 : une construction ornée de fresques dans le village montagneux de Matsuda, au nord-ouest de Tokyo. L'artiste va créer pour ces villageois isolés un lieu "saint", une chapelle appelée "Little Utopian House", choc des cultures et des cultes. Ici, trois œuvres, trois extraits de la suite, où les pictogrammes dépassent les sens : le son de la bouche, l'oreille et la vue. Un lieu "saint" où la magie, l'étrange, aiguisent nos sens comme ici, dans le raisonnement... 

 

Libor Teply

 

Seule la lumière, 2002, Photographies

 

 

     "Pour penser l'homme, sa temporalité et l'espace, Libor Téply a choisi d'emprunter les nefs et déambulatoires des architectures romanes, gothiques, baroques et contemporaines édifiés dans son pays, en Tchéquie. "Ces architectures de tous styles que je photographie depuis vingt ans, parmi lesquelles la villa de Mies van der Rohe à Brno, sont des symboles forts de notre civilisation. Elles résistent au chaos du monde et permettent d'appréhender l'évolution des conceptions esthétiques qui traversent notre histoire."  Dans cette spatialité, sacrée ou profane, l'artiste rejoint la présence immémoriale de la lumière, élément concret et figure symbolique de sa recherche. "Je cherche à capter la transformation. La lumière agit sur notre perception, donne à voir et librement penser, crée des climats, renvoie aussi à des états psychologiques." (Extrait de l'article "Libor Teply, de la lumière romane" de l'Actualité Poitou Charentes, juillet 2002, par Dominique Truco.)

 

     En 2002, la Communauté d'Agglomération du Pays Châtelleraudais, commande à Libor Teply une série de photographies autour de huit églises - Archigny, Bonneuil-Matours, Colombiers, Monthoiron, Oyré, Prinçay, Saint-Sauveur, Thuré.

 

 

Patrick Bonneau

 

Sans titre (série "De la ruralité"), 2006, Photographie

 

 

     Aujourd'hui, on pense la Commanderie non plus isolée, mais cohabitant avec le siècle présent, loin des campagnes, alors on pense aux paysages d'antan. Pour répondre à une commande photographique sur la ruralité, Patrick Bonneau (vit et travaille à Poitiers) propose des clichés où le temps, l'espace et même les lumières paraissent d'un autre temps et pourtant ces souvenirs sont peu datés. La question est aujourd'hui, sur la conservation du paysage et des passages dans un futur où nous approchons notre histoire, la redécouvrir pour mieux la comprendre.

 

 

Bruno Rousselot

 

Concorde, 1999 , Sérigraphie

 


     L'édifice detient des signes cabalistiques ou autres, on essaie de les déchiffrer pour restituer et compléter l'histoire. Pour Bruno Rousselot (né en 1957), l'architecture, la forme et le dessin font signe. L'équilibre du tableau, sa structuration s'achemine dans la réalisation, le nombre d'orl'alchimie pour parfaire la forme. Parti à New-York en 1987, il a vécu et travaillé à Brooklyn pendant dix ans. Marqué par sa rencontre avec Sol LeWitt, il en a retenu le souci de développer une géométrie sensible où la surface colorée joue un rôle prépondérant. Les œuvres de Bruno Rousselot s'organisent en 6 séries : Aurore, Concorde, Delta, Éclat, Fragmentation, Labyrinthe. Chaque série présente et représente un dessin de figures géométriques qui lui sont spécifique, sans pour autant qu'un tableau ne soit la variation d'un autre. Chaque    tableau  explore   la  surface  colorée   dans  ses  pleins  et  ses  vides,

dans sa relation à la lumière et dans le jeu des couleurs entre elles.

 

 

 

Artothèque

Maison Descartes

162 rue Bourbon

86100 Châtellerault

tel 05 49 23 63 89