Cultes des Templiers

par Catherine Ravenne 

Catherine Ravenne
Catherine Ravenne

  I - Pratiques de culte, fêtes et jours de jeûne.

 

On peut se référer à la règle pour connaître assez précisément ces pratiques.

La règle est bien connue, puisqu’on peut la trouver dans plusieurs manuscrits.

Simonetta Cerrini donne des indications très précises sur les manuscrits existant et leur contenu.

  

            A - Les manuscrits

   

                      La Règle

 

Dix manuscrits connus contiennent la règle : trois en France (Nîmes et Paris B.N.), six à l’étranger (Rome, Londres, Bruges, Munich, Prague et Baltimore). Un manuscrit est perdu (Dijon).

 

Ils sont datés des XIIème et XIIIème siècles.

Six sont en latin et quatre en français langue d’oïl.

 

En plus de la règle,  

          - quatre nous donnent les retrais (Retrais : textes concernant la réglementation officielle du Temple en complément de la règle.)

          - quatre les fêtes et les jeûnes

          - et un nous donne un calendrier.

 

A cela il faut ajouter un ordinaire du St Sépulcre (latin XIIème) conservé au Vatican qui nous donne aussi un calendrier.

 

Puis il existe un Bréviaire des Templiers (latin XIIIe) contenant un calendrier et de nombreux chants.

 

La majorité de ces manuscrits aurait été copiée en France. Celui de Londres est bien anglais, ayant appartenu au Temple d’Ely. Ceux de Rome et le Bréviaire ont été copiés à Acre.

 

                      Le Bréviaire des Templiers :

 

Paris, Bibl. Nationale, manuscrits latins 10478

Parchemin 20 x 15 cm. 505 fol. 2 col. 32-37 1

459 folios – 990 pages

 

Ce bréviaire noté des Templiers de Jérusalem a sans doute été copié à Acre vers 1240 pour les chanoines réguliers de Saint Augustin desservant le Temple (l'actuelle mosquée d'Omar) à Jérusalem. - Ultérieurement il a été utilisé par les Grands Carmes de Perpignan.

 

Au calendrier, à la date du 16 janvier, on trouve une addition de la fin du XVe siècle ainsi libellée :

Eodem die Honorati in concentu Perpiniani.

Cette mention fait partie d'un ensemble de 23 additions de la même main, lesquelles sont toutes empruntées au calendrier des Carmes. Or, à cette époque, il n'y avait à Perpignan qu'un seul lieu de culte dédié à saint Honorat, à savoir l'une des chapelles latérales de la superbe église des Grands Carmes, construite au début du XIVe siècle. Elle possédait d’ailleurs des reliques insignes du saint.

 

            Bibliographie: LEROQUAIS: Les bréviaires. . t. III, p. 189-192.

 

Au tout début du manuscrit : « Terram sanctam sicut excitasse ibi tria Regna Jerusalem, Cypri, Armenie, cum multis aliis Principatibus, ita Calendas assignasse Canonicis Regulatibus Sancti Augustini Ecclesiam Patriarchalem Sepulchri, illam Templi… »

Nous trouvons donc les trois mentions suivantes : … « les trois royaumes de Jérusalem, de Chypre et d’Arménie, avec beaucoup d’autres principautés, … les règles canoniques de St Augustin… l’Eglise patriarcale du Sépulcre, celle du Temple… »

 

Notation : neumes en notes plus ou moins carrées.

Écriture onciale - Belles lettres ornées (p.99).

Certaines pages très belles et bien conservées (P. 80 et suivantes).

Début et fin peu lisibles, pages altérées. Au milieu une partie abimée par de l’eau.

 

Le calendrier se trouve au folio 3

« in domo Templi servantur… » Nous sommes donc bien dans une maison templière.

p. 17 début de la musique notée : Antiennes et psaumes - répons.

p. 151 kyriale

p. 155 Immaculée Conception

p. 157 Temporal : Lectures et Répons.

Avent, Nativité, Rameaux, Pâques.

Redemptor – Trinitas – Maria - Dei genitrix – Virgo virginum –

Les archanges Michel – Gabriel –Raphaël

Jean-Baptiste – Patriarches de Jérusalem - Pierre

On trouve le Vexilla regis p. 406.

Victime Pascali laudes p. 454

Très belle page avec les trois Maries p. 455.

p. 645 Sanctoral : commence avec Sébastien et Agnès.

p. 707 : très beau chant « Gaude Maria virgo cunctas hereses »

p. 729 : la Vierge

p. 814 : Assomption – très grande fête

Jean-Baptiste

Nativité de la vierge

 

Dernière partie très abimée, à peine lisible.

 

            B – Contenu de la règle

 

Titre de la règle : « Règle des pauvres compagnons de combat de la Ville Sainte ».

 

                      Début de la règle :

 

« Vous qui renoncez à votre propre volonté et tous ceux qui combattent pour le grand Roi avec chevaux et armes pour un temps déterminé pour le salut de leurs âmes, vous tous, vous devez chercher, d’une passion pieuse et pure, d’ouïr matines et tout le service en entier selon l’institution canoniale et les usages des docteurs réguliers de la Ville Sainte ».

 

La règle retrace la vie quotidienne des couvents, depuis les vigiles, matines, jusqu’au coucher. Elle énumère les offices religieux.

La journée du Templier commence par les matines (sonnerie de cloche), à minuit. Elles sont chantées dans les grandes maisons, seulement récitées dans les petites. Les frères qui ne connaissent pas le latin récitent 13 patenôtres en l’honneur de Notre Dame et 13 pour le jour.

Suivront (sonnerie de cloche) l’office de prime, ce second lever a lieu à 5 h du matin l’été et 6h l’hiver. Ensuite vient la messe, les 2 offices de tierce et l’heure de midi.

Entre les offices religieux le Templier s’occupe de son cheval et de son équipement.

L’après-midi : none et vêpres obligatoires.

Complies (cloche) : tous doivent se rassembler. Les complies sont chantées.

 

La règle des templiers suit de près la règle de St Benoît. 

 

Les Templiers doivent suivre pour l’office divin les usages des chanoines réguliers de la Sainte Cité (St- Sépulcre de Jérusalem). S’il advient que quelqu’un ne puisse écouter le service divin, il devra réciter 13 Notre Père pour matines, 7 pour les autres heures et 9 pour les vêpres.

Les Templiers s’engagent à observer le service divin selon l’institution canoniale et les normes des docteurs réguliers de la Sainte Cité.

Les Templiers ne sont pas ordonnés, ils sont simplement des « fratres » qui vivent dans la Maison de Dieu et le Temple de Salomon.Ils adoptent la langue d’oïl dans laquelle ils traduiront la règle latine de Troyes.

 

Les Templiers suivent la liturgie canoniale des Heures à 9 leçons (et non à 12 leçons comme les moines).

 

 

            C – Fêtes, jeûnes et dédicaces

Grâce à Simonetta Cerrini qui a réalisé une synthèse des informations concernant les fêtes et jeûnes à partir des manuscrits connus, nous sommes en mesure de répertorier les saints les plus fêtés dans la majorité des maisons templières.

 

                      Les fêtes

 

-la Vierge Marie : Les Templiers vouaient à la Vierge un culte plus fervent encore que celui de leurs contemporains. Cette dévotion est attestée dans le retrais :

« Nostre Dame fu comencement de nostre religion et en li et a honor de li sera, se Dieu palist, la fin de nos vies et la fin de nostre religion, quant Dieu plaira que ce soit. »

C’est-à-dire : « Notre-Dame fut au commencement de notre religion, et en elle, et en l'honneur d'elle, si Dieu plaît, sera la fin de notre religion ».

 

Purification de Marie (chandeleur) 2 février - Annonciation 25 mars - Assomption 15 août - Nativité de Marie 8 septembre.

 

-Le Christ : Octave de Noël 1er janvier - Baptême de Jésus 13 janvier – Pâques - Rogations (trois jours avant l’Ascension) - Ascension – Pentecôte - Nativité 25 décembre.

 

-La sainte Croix : Invention de la Ste Croix le 3 mai - Exaltation de la Croix le 14 septembre.

 

-Les 12 apôtres

-St Georges 23 avril, saint patron et protecteur des Templiers (le saint chevalier).

-St Jean Baptiste 24 juin

-Ste Marie-Madeleine 22 juillet

-Toussaint 1 novembre

-Ste Catherine 25 novembre

-St Jean Evangéliste 27 décembre

-Innocents 28 décembre

 

Les Templiers suivaient les rites liturgiques de l’église latine de Jérusalem. 

La fête des patriarches –Abraham, Isaac et Jacob – a été ajoutée à la liste des fêtes et jeûnes, mais uniquement dans l’ordinaire du St-Sépulcre.

Saints particuliers au Temple : St Thomas de Cantorbéry – Ste Marie-Madeleine – St Grégoire le Grand – Ste Catherine – St Denis – St Bernard – St Hilaire – St Sébastien.

 

 

                      Les jeûnes

 

Les Templiers jeûnent tous les vendredis de la Toussaint jusqu’à Pâques.

 

-Le jeûne est supprimé lors des grandes fêtes : Noël, Chandeleur, Pâques, fêtes de la Vierge Marie, fêtes des apôtres, Toussaint.

 

Ils observent 2 grands carêmes :

          - 1 : du lundi avant la St Martin jusqu’à la veille de Noël.

          - 2 : du Mercredi des Cendres à la veille de Pâques.

 

Les jours de jeûnes sont : les vigiles des douze apôtres, la vigile de saint Jean-Baptiste (23 juin), la vigile de l’Ascension (date variable), et les deux jours avant les rogations (les rogations sont les 3 jours précédents l'Ascension - date variable); la vigile de Pentecôte (date variable), les Quatre-temps (ce sont les quatre mercredis qui suivent les Cendres, la Pentecôte, le 14 septembre et le 13 décembre), la vigile de saint Laurent (9 août), la vigile de Notre Dame de la mi-août (14 août), la vigile de la Toussaint (30 octobre).

 

Pour toutes ces fêtes nommées, ils doivent jeûner selon les commandements du pape Innocent et « par le concile qui fut dans la cité de Pise ». Et si une de ces fêtes tombe un lundi ou un samedi, ils doivent jeûner le jour précédent. Si la fête de la Nativité de Notre Seigneur tombe un jour de vendredi, les frères doivent manger de la chair en l'honneur de la fête.

 

 

                      Les dédicaces

 

Quelques exemples de dédicaces de commanderies (autres que Marie, Marie-Madeleine et la Croix) :

 

-St Jean Baptiste : Angoulême, Salles d’Angles, Auvignac, Châteaubernard, Guizengeard, Malleyrand (16 Charente) – La Rochelle, Lugerat (17) - Bordeaux, Roquebrune, Galgon (33 Gironde) - Champeau (Limousin) - Temple l’Aguyon (24 Dordogne) - Le Montel le Temple (23 Creuse) - Jabrun (15 Cantal) - Le Chambon, Monredon (43 Hte Loire) - Farges sur Cher, Soulas (18 Cher) - Bretteville le Rabet (14 Calvados), - Chavagnat, Gourdans (01 Ain) - Villmoison (58 Nièvre)- 

En Bretagne : Brélevenez, La Nouée, Le Créhac (22 Côtes d’Armor) - Quimper (29 Finistère) - Campénéac, Carentoir, Fescal-Péaule, Lantiern, Limerzel (56 Morbihan) - Bar-sur-Aube (10 Aube) – Virecourt (54 Meurthe et Moselle) - Laon, Moisy le Temple (02 Aisne) -

 

-St Georges : Ancenis – Coulommiers – Vuillecin (Doubs) - Le Chambon – Laulnay au Perche (28) - Lunéville (54) -

 

-St Maurice : Combs sur Artuby dans le Verdon - Les Andrivaux 24 - Vouthon près d’Angoulême - régions de Dijon, Metz, Quimper –

 

-Ste Catherine : en Saône et Loire – Aix – Valençay - Gisors, Bourgneuf (17) - Braux (Meuse) – Gand (Belgique) - Bordeaux (33) - Nantes (44) - Montbellet (71) - Rougepont (71)

 

-St Martin : Barbezières (Charente) - Courant (17) - Cherval (24) - Dagonville (56) - Dammartin (25) -

 

-St Blaise : Molay (89) - Montfort sur Argens (83) - Le Saussay (91) - Temple de l’Eau (24) -

 

-St Barthélémy : Puy en Velay - La Cassagne (24)

 

Quelques saintes : 

-Ste Radegonde : Chauvigny (86) –

-Ste Marguerite : Les Correaux (80) –

-Ste Pétronille : Fontenotte (21) -

-Ste Florence : Moydans (05) -

 

 

            D – Dévotion à Marie

 

 

Les Templiers vénéraient la Vierge, en effet selon eux l’Ordre même fut établi en son honneur. Lors du cérémonial de réception dans l’ordre, le postulant devait enchaîner les serments devant « Madame Ste Marie ».

On peut y voir un héritage de St Bernard qui vouait une profonde dévotion à la Vierge ; il est à l’origine du nom de Notre-Dame et fut lui-même très impliqué dans l’histoire des Templiers.

Ainsi au XIIe siècle, Bernard de Clairvaux donne au culte marial une dimension jamais atteinte.

La Vierge devient la figure de proue de la chrétienté franque.

L’Ordre du Temple est donc placé sous la protection de Notre-Dame.

 

Prière des Templiers en prison : on y voit l’importance de Marie :

 

Que la grâce de l'Esprit Saint nous assiste,

Que Marie, l'Étoile de la Mer, nous conduise au port du Salut,

Amen.

Seigneur Jésus, Christ Saint,

Père Éternel et Dieu Tout-Puissant,

sage, créateur, dispensateur,

administrateur bienveillant et miséricordieux,

pieux et humble Rédempteur,

Sauveur clément et Ami très aimé, je Te prie humblement.

Accorde-nous, Seigneur en qui sont et de qui proviennent toutes vertus,

bienfaits, dons et grâces de l'Esprit Saint,

accorde-nous de connaître la Vérité et la Justice,

de prendre conscience de la faiblesse et de la débilité de nos pauvres chairs,

de nous plier à la véritable humilité.

Sainte-Marie, Mère de Dieu, Mère très pieuse, pleine de gloire,

Sainte Mère de Dieu, Mère toujours vierge et précieuse,

ô Marie, Salut des infirmes, Consolatrice de ceux qui espèrent en Vous,

Triomphatrice du mal et Refuge des pécheurs repentants, conseillez-nous, défendez-nous.

Dieu tout-puissant et éternel, qui tant aima le Bienheureux Jean l'Évangéliste,

Ton Apôtre, et le laissa reposer sur Ton cœur, à la Cène,

qui lui révéla les célestes secrets, et le recommanda, de la Croix où Tu gisais

pour le Salut du Monde à Ta Sainte Mère et Vierge, en l 'honneur de qui notre Religion a été fondée,

Délivre-nous et conserve celle-ci, par Ta Sainte Miséricorde.

Amen.

 

 

                       Vierge / Notre-Dame

 

 

De nombreux sites templiers sont dédiés à la Vierge. Innombrables églises ou chapelles Sainte-Marie ou Notre-Dame notamment en Bretagne : les Locmaria.

 

Quelques commanderies sont dédiées à Notre-Dame :

 

-Le Tatre (16) - Viville (16) - Le Deffend (16)

-Embrun (05 Hautes-Alpes) – Briançon (05)

-Chanu (27 Eure) - La Chapelle Martel (Eure)

-La Boissière (28 Eure et Loir) - Mondoubleau (28)

-Bussac (17) - Chierzac (17)

-Recy (51 Marne) - Barbonne (Marne) - Brétenay (Haute Marne)

-Juhègues (66 Pyrénées Orientales) - Nyls (66)

-Conchil le Temple (62) - Campagne les Hesdin (62)

-Avignon (84 Vaucluse) : N.D. deBethléem - Limaye (84)

-Ydes (15 Cantal)

-Chazot (25 Doubs)

-Montfrin (30 Gard)

-La Guerche (35 Ille et Vilaine)

-Libdeau (Lorraine 54 Meurthe et Moselle)

-La Sauvetat (Auvergne 63 Puy de Dôme)

-Marbotte (55 Meuse)

-Beauvais (60 Oise)

-Saint-Martin des Champs (près de Coulommiers 77 Seine et Marne)

 

La Vierge a donc tenu une place considérable dans la spiritualité chrétienne du Moyen-âge. Elle était devenue la Protectrice des Chevaliers du Temple et, plus tard, celle de l’Ordre des Chevaliers Teutoniques. Elle figurait sur les bannières des hommes de guerre aux fins de protection. Dans l’histoire des sanctuaires mariaux, on retrouve souvent la présence d’abbayes bénédictines, cisterciennes ou templières.

Les grandes cathédrales gothiques étaient les temples de cette nouvelle déesse. Au XIIIe siècle, pas moins de quatre-vingt cathédrales sont dédiées à Notre-Dame. Entre 1170 et 1270, plus de cinq-cents églises seront édifiées à sa gloire, bâties pour la plupart sur des sites déjà consacrés à la Madone par la seule présence de sa statue le plus souvent noire et généralement de l’ère préchrétienne. A Chartres la cathédrale a été dédiée à Notre-Dame par les Templiers et on y trouve aussi une vierge noire.

 

En effet les Templiers connaissaient le culte de la Vierge Noire, la Déesse Mère, Déesse de la terre.

 

 

                         Vierge Noire

 

 

Comme partout en Europe cette vénération est l’une des énigmes non élucidées au sein de l’Église catholique. De nombreuses thèses émettent l’idée que le culte de la Vierge Marie serait associé à différents cultes féminins venus du plus profond de l’histoire religieuse des hommes. Les Vierges Noires sont l'objet d'une dévotion toute particulière. Elles intriguent et fascinent à la fois. De tout temps, on leur a prêté des pouvoirs miraculeux et l'origine de leur couleur reste toujours énigmatique. Ces effigies appartiennent à l’iconographie du Moyen-âge européen. Les Vierges Noires ont été et sont encore très populaires dans toute l’Europe et ce, dès le XIIème siècle. Elles tirent leur nom de leur couleur sombre, souvent limitée au visage et aux mains. La plupart des représentations ont été réalisées entre les XIème et XVème siècles, certaines sont des icônes de style byzantin des XIIème et XIVème siècles. Les plus nombreuses sont des Vierges à l’enfant. La Vierge Noire est presque toujours une «Vierge en majesté » : elle est assise dans une pose princière et porte l’enfant dans son giron ou son genou gauche. Son visage est noble et ne reflète aucune tendresse. Le visage de l’enfant est souvent moins soigné, ressemblant plus à un visage d’adulte. Particulièrement fréquentes en France, leur culte est attesté tout particulièrement dans le sud de la France, en Auvergne, en Bourgogne et dans tout le Massif Central. En Auvergne trône l’une des plus célèbres, Notre-Dame du Puy.

 

On ignore la véritable origine de la couleur noire de ces statues. En effet certains ne voient dansl'assombrissement de leur carnation que les effets du temps: altération naturelle des matériaux qui les composent ou exposition à la fumée des cierges et de l'encens.

D'autres affirment qu'elles ont été noircies volontairement ou exécutées en bois foncé pour traduire les paroles de la Fiancée du Cantique des Cantiques : Nigra sum, sed formosa (je suis noire mais belle), un chant de notre programme fera entendre un alleluia Nigra sum…

 

Dans de nombreuses autres villes d’Europe, le culte que lui portent les fidèles est indéniable. On lui attribue tous les vocables imaginaires depuis le XIVe siècle parmi lesquels «Notre-Dame la Noire, Notre-Dame la Brune, la Vierge Glorieuse, la Vierge Égyptienne, la Vierge au pilier, Notre-Dame-de-Sous-Terre, Mère de Dieu». On en trouve dans toute la chrétienté d'Occident. Des sanctuaires renommés lui sont dédiés tels que Montserrat en Catalogne ou Notre-Dame de l'Aparecida au Brésil.

 

Les vierges noires seraient issues de trois sources : celtique, orientale ou monastique.

Ces statues, taillées délibérément dans des matières noires (de pierre ou d’ébène) sont souvent associées à des cultes païens en l’honneur de divinités féminines.

Toutes les civilisations qui ont vénéré à la fois la déesse-terre et le soleil ont toujours donné lieu à des figurations noires : grecs, romains, égyptiens, hindous, indien précolombiens, gitans (culte de Sara).

Certains historiens voient dans ce culte vivace un héritage méditerranéen qui trouve ses racines dans les rites antiques dédiés à Isis, Cybèle (mère des dieux grecs ramenée à Rome sous la forme d’une pierre noire ) ou Artémis (chez les grecs associée à la lune, donc à la nuit ). Les Vierges Noires étaient de véritables déesses chtoniennes (chtonien : relatif à la terre, aux catacombes, au monde souterrain), faisant de Marie le successeur des divinités noires qui régnaient sur le monde des morts. Ces divinités auraient été vénérées, en Gaule, bien avant l'arrivée des Romains.

 

On leur prête donc depuis toujours, des pouvoirs miraculeux et ces statues sont devenues des objets de légendes, transmises de siècle en siècle par la tradition orale. Elles sont par excellence le symbole de la fécondité, source de vie humaine et fertilité des terres.

 

Elles sont jusqu’à aujourd’hui l’objet de pèlerinages, et on leur accorde de grands pouvoirs de guérison, de fertilité et de fécondité.

 

          • Les miracles imputés aux Vierges Noires sont très particuliers :

- Guérison de maladies ou d'infirmités.

                      - Résurrection temporaire d'enfants, permettant leur baptême.

- Délivrance de prisonniers de leurs chaînes, en particuliers de prisonniers capturés en Orient qui se retrouvent miraculeusement transportés au lieu de la résidence de la Vierge (Notre-Dame de Rocamadour, Notre-Dame des Fers d'Orcival).

- Sauvetage des marins ou des naufragés, même si les Vierges Noires sont aussi vénérées dans les montagnes (Notre-Dame de Rocamadour).

 

On peut constater couramment que : 

 

- Le lieu de leur vénération est souvent associé à des lieux telluriques ou d'anciens lieux mégalithiques.

- Les localisations des sanctuaires où sont situées les Vierges Noires du Massif Central sont la projection sur terre de l'image de la constellation de la Vierge.

 

 

Commanderie de Montsaunès (Haute Garonne)
Commanderie de Montsaunès (Haute Garonne)
Notre Dame de Chalet (Lozère)
Notre Dame de Chalet (Lozère)

 

 

Pour conclure sur les Vierges Noires, voici une petite légende :

 Bernard de Clairvaux fut instruit en l’église de Saint-Vorles, à Châtillon-sur-Seine. On conte, de ce temps, une histoire qui, même si elle est allégorique, est lourde de signification : en cette église de Saint-Vorles existait "une image de la Mère de Dieu, faite d’un bois que l’âge a plus noirci que le soleil. Le visage est longuet, les yeux grands sans excès, les joues ni trop enflées ni trop abattues. Elle est assise et tient le petit Jésus en son giron… " C’est très exactement une Vierge Noire. Or la légende veut, que se trouvant un jour en prière devant cette Vierge, Bernard demanda : "Monstra te esse matrem …" Marie pressa son sein et trois gouttes de lait jaillirent sur les lèvres de Bernard.

 

 Présence et culte des vierges noires dans les commanderies :

  

-Commanderie de Montsaunès.

 

-A Notre-Dame de Coronne, une statue de la Vierge Noire a été datée du XIIIème siècle. Trois siècles plus tard, la chapelle de Bolboton, dédiée à cette Vierge Noire, portait le nom de Notre-Dame des Veilles, comprendre « des Vieilles », sous-entendu Richerenches (Drôme). La commanderie de Richerenches fut fondée en 1136 par le frère Templier Arnaud de Bedos.

  

-Il y a aussi à Devesset (Ardèche) une ancienne commanderie. Elle était au Moyen âge la principale commanderie d’Auvergne. Fondée au XIIème siècle par le comte Aymar de Valentinois, elle passa entre les mains des templiers puis entre celles des hospitaliers de l’ordre de Malte. Cette commanderie avait pour mission l’accueil de pèlerins allant prier la Vierge Noire du Puy.

  

- Guerche, XIIème, en Armorique, Commanderie principale, avec une Vierge Noire, reste le Château du Temple et des écuries portant une croix Templière.

 

 

            E – Dévotion à Marie-Madeleine

 

 

Deuxième culte important d’une sainte chez les Templiers, un chant de notre programme lui est consacré : 

 

Connue sous le nom de Marie-Madeleine, Marie de Magdala, c’est-à-dire originaire de la ville de Magdala (de l’hébreu migdal, tour) sur la rive occidentale du lac de Tibériade, était une femme qui, selon le Nouveau Testament a été délivrée de sept démons par Jésus (Lc 8, 2). Elle devint une de ses disciples, peut-être la disciple la plus importante du Christ, et l’a suivi jusqu’à sa mort (Mc 15, 40-41). Elle est également la femme la plus présente du Nouveau Testament. Elle fut le premier témoin de la Résurrection de Jésus (Mc 16, 1s), ce qui lui donne une importance considérable.

  

11 chapelles templières sont placées sous le vocable de Marie-Madeleine :

  

- La Madeleine du Temple au sud de Clisson (44) fondée vers 1150 par les Templiers.

- Au XIIème siècle, les lettres de Louis VII mentionnent dans les possessions de l'abbaye de Cusset, la terre d'Espet, où subsiste toujours la chapelle Sainte-Madeleine.

- Le Temple de la Madeleine de Dijon.

- La petite ville d’Hédé (Hazhoù en breton), située à 24 kilomètres au nord de Rennes. A moins de deux kilomètres au nord, à la place de la forêt d’Hédé, presque entièrement disparue, se trouve la Madeleine avec sa chapelle. A Combourg, une autre Madeleine. Enfin, sur la route de Saint-Malo, au bourg de Tinténiac, un hôpital également dédié à sainte Madeleine.

- La "Commanderie de Resson" (ou de La Saulsotte). Au rang des propriétés des chevaliers du Temple, figurent le château des Templiers et la chapelle Sainte-Madeleine du XIIème siècle.

- Sainte Marie-Madeleine des Albis (où fût découverte la grotte de la Madeleine des Albis en 1952), sur la rive droite de l'Aveyron.

- A Provins, les Templiers possédaient deux Commanderies : celle de Val-de-Provins, située hors les murs comme son nom l’indique, et celle de La Madeleine, dans la ville-haute, près de la porte de Jouy au nord-ouest de la ville. La Maison de La Madeleine, située rue de Jouy, a conservé sa tourelle d'angle du XIIIème siècle, surnommée le "tourillon des Templiers".

- L’église Sainte-Marie-Madeleine - Temple de Sennevières.

- A Soulomès dans le Lot, l'église Ste Marie-Madeleine fut cédée en 1280 par l'abbaye de Marcillac aux Hospitaliers qui y établirent leur commanderie. Le bénitier est sculpté d'une croix pattée datant de l'époque du Temple.

- A Villefranche-sur-Cher (41) Sur la carte de Cassini, la maison templière est mentionnée "La Commanderie ou l'Hopital" entourée de plusieurs lieux-dits tels que "La Grange-au-Rouge", "Croix Rouge", "Les Granges Rouges". Elle se trouve implantée au sud de Romorantin. L'église placée sous le vocable de Sainte-Marie-Madeleine date de la seconde moitié du XIIème siècle.

- Le Bois (60)

 

  

            F - Culte de la Sainte Croix :

 

                      La croix du Temple

 

La Croix est omniprésente dans la règle.

 

« Lorsqu'on emporte la vraie Croix en chevauchée, le commandeur de Jérusalem et les dix chevaliers doivent la garder nuit et jour, et ils doivent héberger au plus près qu'ils pourront de la vraie Croix tant que durera la chevauchée, et chaque nuit deux frères devront la veiller et la garder. »

«Et les jupons d'arme des frères sergents doivent être noirs avec la croix rouge devant et derrière. »

« Le prêtre et le clerc doivent être en surplis et avec la croix doivent dire les oraisons. »

 

La forme des croix templières :

Le premier symbole associé aux chevaliers à l'époque de la création de l'ordre n'est pas la fameuse croix pattée surnommée « croix des Templiers ».

Leur premier signe est la croix de Lorraine. C'est le patriarche de Jérusalem (le cousin de Bernard de Clairvaux) qui en a fait le symbole de l'ordre plusieurs années avant la croix pattée.

 

En 1147, le pape Eugène III attribue à l'ordre un autre type de croix, la croix des huit béatitudes.

Sa forme est identique à celle qu'utilisent déjà les rivaux des Templiers, les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ou Hospitaliers. Ces derniers arborent une croix blanche, et les Templiers portent la même, mais en rouge.

 

En fait la forme de la croix des Templiers n'a jamais été vraiment fixée. L'iconographie templière la présente grecque, simple, ancrée, fleuronnée ou pattée. Quelle qu'ait été sa forme, elle indiquait l'appartenance des Templiers à la chrétienté et la couleur rouge était le symbole du sang versé par le Christ, également symbole de vie. Son port, en permanence, symbolisait le vœu de croisade des Templiers et leur permettait de se reconnaître.

Les variantes de la croix templière ont survécu à l'ordre. La croix de l'ordre du Christ sera utilisée par l'ordre portugais du même nom, qui naîtra des cendres de l'ordre templier aboli. On la retrouvera sur les voiles de la flotte de Christophe Colomb en 1492, et sur celles du prince Henri le Navigateur.

 

Etendard Baucéant
Etendard Baucéant

                       Le Baucéant 

 

C’était l'étendard de l'ordre et, lors de batailles, un pivot de combat. Au camp, ce gonfanon flotte sur la tente du Maître. Il est décrit comme suit : "Il est d'argent au chef de sable, à une croix de gueules (croix rouge) passant". L'argent correspondrait à la couleur blanche, signifiant pureté et chasteté. Le sable correspondrait au noir, signifiant force et courage.

  

A l'heure actuelle, la terminologie « croix templière » comme celle plus tempérée « de croix de tradition templière » est litigieuse. Pour l’instant, tout ce que l'on sait avec certitude, c'est qu'elle était rouge en fonction des prescriptions du pape Eugéne III et que vraisemblablement, il n'y avait pas de codification quant à la forme.

  

 En effet, les prescriptions sont également connues pour la couleur des croix des autres ordres : blanche en champ de gueule pour les chevaliers de Saint Jean de Jérusalem suivant les instructions du pape Innocent II en 1130, verte pour l'ordre de Saint Lazare, noire pour les chevaliers Teutoniques; cette importance donnée à la couleur peut laisser entendre que c’était justement le seul moyen de distinguer ces emblèmes sans quoi la forme en aurait été précisée par la même occasion.

  

Ce culte de la Croix est attesté en Bretagne où les Chapelle-Christ sont des fondations Templières. Ce culte est pérennisé par les noms de Sainte-Croix, la Vraie-Croix, en breton Langroaz, ou encore Croasti.

 

 

                       Présence de la croix

 

 

Elles sont innombrables. Nous mentionnerons tout particulièrement la présence de reliques.

 

-Le Croisty (56)

-Temple de Lantierne (56), Arzal, 1182, Commanderie, avec un morceau de la vraie Croix ramenée de Terre sainte, relique de la vraie Croix en 1648.

- St Evarzec, Dans l'église se trouve un clou de la vraie Croix, ramené par les Templiers.

- Merzer, Pont Melvez, Chapelle St Jean, reste le calvaire de la Croix Rouge.

-Lanhélin, XIIe, commanderie, reste la ferme de Basses-Chapelles avec une croix de carrefour pour les pèlerins. Dans l'église se trouve une pierre tombale d'un architecte avec une croix Templière.

-Campagne sur Aude (11 Aude) : croix templière

-Limaye (84 Vaucluse) fragments de la vraie Croix.

-Temple de Paris : présence de précieux reliquaires dont plusieurs avaient été envoyés de Rhodes par De Villiers l'Isle Adam.

L'un était en forme de grande croix en vermeil doré renfermant un morceau de la vraie croix.

Le plus précieux était la grande châsse reposant sur le maitre-autel et qui renfermait le corps d'une des onze mille Vierges martyres. 

 

 

 

  II - Présentation des chants du programme de CUM JUBILO.

 

  

Certains auteurs nous sont connus, d’autres sont anonymes :

  

 

 - Venance Fortunat : évêque de Poitiers au VIe siècle, poète auteur d’hymnes célèbres. Il fut ami et confident de Sainte Radegonde, ils s’écrivaient souvent. Pour son monastère Sainte-Croix il composa le Crux fidelis/Pange lingua et le Vexilla Regis. On trouve le Pange lingua dans les manuscrits de St-Gall en Suisse : n° 339 et 359 (Xe siècle). On lui attribue également le « Ave Maris stella » et le « Salve festa dies ».

 

Venance Fortunat - manuscrit de Saint-Gall N° 339
Venance Fortunat - manuscrit de Saint-Gall N° 339

 

En rouge : Versus Fortunati episcopi : versus de l’évêque Fortunatus. (les abréviations étaient très courantes, elles visaient surtout à économiser le parchemin).


 

Venance Fortunat - Manuscrit de Saint Gall N° 359
Venance Fortunat - Manuscrit de Saint Gall N° 359

 

 En rouge : Versus ad salutandum Crucem : Versus pour saluer la Croix.

  

Ces deux manuscrits sont datés du Xème siècle. La musique a commencé à être notée vers la fin du IXème siècle, phénomène tout à fait exceptionnel qui ne s’est produit qu’en occident.

La musique à cette époque est notée en neumes sans repère de lignes : notation « a campo aperto ».

Solesmes a fait un gros travail de reconstitution et de synthèse, dans son graduel triplex en particulier.

Cette forme de notation est très importante pour nous aider à retrouver la dynamique de cette musique, basée avant tout sur la parole.

   

 - Hildegarde von Bingen : figure emblématique du XIIème siècle, entrée au couvent à l’âge de huit ans, grande visionnaire qui fonda deux monastères, Rupertsberg puis Eibingen, et composa des chants hors du commun par leur originalité et leur inspiration.


Hildegarde von Bingen - Riesencodex f. 474v "Ave generosa gloriosa et intacta"
Hildegarde von Bingen - Riesencodex f. 474v "Ave generosa gloriosa et intacta"

 

Le Riesencodex est conservé à la Bibliothèque de Wiesbaden. Il est daté du XIIème siècle. On constate que la notation avait alors bien évolué avec la présence des quatre lignes et des clés d’ut en particulier.

 

- Codex Calixtinus : célèbre manuscrit copié pour la cathédrale de St-Jacques de Compostelle, il est également daté du XIIème siècle. Il contient entre autres les chants pour les offices et messes des fêtes de St Jacques. Ecrit en plain-chant et polyphonies c’est l’un des plus ancienne partition connues actuellement, le plus souvent composé de chants non connus et particuliers à ce manuscrit d’une très grande richesse. Nous chanterons le grand organum Kyrie cunctipotens.

 

Codex Calistinus

 

Cette page du Codex Calixtinus nous montre des conduits à deux voix, écrits sur deux portées de quatre lignes, avec soit des clés de fa (en haut), soit des clés d’ut (tout en bas), et aussi la séparation entre les deux voix marquée par une ligne verte. On remarque les belles lettres ornées.




- Graduel de Fontevraud, ou Graduel d’Aliénor de Bretagne : manuscrit du XIIIème siècle originaire de ce grand monastère double (créé au XIIème siècle) qui fut dirigé par plusieurs abbesses dont la seizième fut Aliénor de Bretagne.

 


Graduel de Fontevraud - folio 107 v. Marie-Madeleine lavant les pieds de Jésus.
Graduel de Fontevraud - folio 107 v. Marie-Madeleine lavant les pieds de Jésus.
Graduel de Fontevraud folio 27
Graduel de Fontevraud folio 27

 

La séquence « Natus est hodie dominus ». La rubrique en rouge nous indique : Sequentia de nativitate.

  

On peut constater l’évolution de la notation vers les notes carrées, tout en respectant toujours le dessin des neumes d’origine.

 

- Codex de Las Huelgas : manuscrit noté (du XIIIe siècle), contenant de très nombreux chants monodiques et polyphoniques la plupart dédiés à la Vierge. Il appartenait au monastère de femmes cisterciennes de Las Huelgas en Espagne près de Burgos. Il contient beaucoup de chants inconnus par ailleurs et le plus souvent anonymes. Certains sont des mélodies connues dans d’autres manuscrits, présentant des variantes, souvent avec des tropes (invention mélodique et/ou textuelle).

 

" Benedicamus virgini matri ", conduit à deux voix ou diaphonie.
" Benedicamus virgini matri ", conduit à deux voix ou diaphonie.

 

 

Ce chant aurait un auteur, d’après la petite inscription au dessus et en dessous : « Johannes Roderici me fecit », c'est-à-dire : Johannes Roderici m’a fait. Le manuscrit est écrit à la première personne. La photo du fac-similé en noir et blanc n’est pas très

bonne, mais on voit nettement la musique, les clés (clé de fa pour la voix inférieure et clé d’Ut troisième pour la voix supérieure). Ici encore on devine toujours très bien les dessins des neumes dans les notes carrées. On constate également qu’un rythme plus régulier commence à s’installer.

 

 

     III - Les différentes formes de chants :

  

 

                      Chants monodiques ou Plain-chant :

 

  

 - Antiennes attachées aux psaumes, répons attachés aux lectures, chants plus ou moins connus selon les cas.

 

 - Chants de la messe : offertoire, alléluia…

 

  - Séquences ou proses : inventions formées de strophes en général deux par deux.

 

 - Hymnes : créations poétiques et musicales, forme plus ou moins de couplets avec ou sans refrain.

 

 

                       Polyphonies :

 

 

 - Diaphonies : conduits à deux voix – Chant à deux voix, composé sur une mélodie connue qui se trouve à la voix inférieure.

 

 - Motets : à deux ou trois voix – Chants dont les différentes parties peuvent faire entendre des textes différents, quelquefois trois textes différents (un texte par voix) comme dans le Jam… Les deux voix supérieures sont ornées et basées sur la teneur liturgique à la voix grave.


 - Organums : à deux et trois voix – Une ou deux voix solistes se développent sur la teneur liturgique. On parle dans certains cas d’organum fleuri quand les voix solistes développent une très grande virtuosité avec de grands mélismes.