NORMANDIE

Duché de Normandie

 

 

       L'ancienne province du Perche est souvent intégrée à la Normandie. Nous l'avons étudiée à part.

     Nous constatons de suite une forte concentration de Sonay le long du fleuve la Touques, les 6 occurrences de base de la vallée de la Touques (Lisieux) et leur complément sont par conséquent traitées à part - voir Touques :

 

     Dans un premier temps, plaçons notre corpus de base sur la carte du duché historique de Normandie.


Occurrences normandes - Les croix pour la vallée de la Touques
Occurrences normandes - Les croix pour la vallée de la Touques

     Quelques dates de l'histoire normande :

 

 

     A - Val Saunay - 76170 La Frénaye :

 

    Lillebonne était la capitale du peuple gaulois les Calètes. Ce fut une ville gallo-romaine (Juliobona) importante grâce à son port sur la Seine. On y trouve encore les ruines du théâtre antique et celles du château de Guillaume-le-Conquérant rénové par Henri II et Philippe Auguste. C'est de ce château que partit Guillaume-le-Conquérant à la conquête de l'Angleterre en 1066. La ville est au niveau de la Seine au pied d'un coteau de 120 m de dénivellation. Le sommet de ce coteau peut être atteint en remontant le Val Saunay, sommet qui constitue un poste idéal de surveillance rattaché à la commune de La Frénaye (76170 - 1500 habitants). La Frénaye était traversée par une voie romaine et l'on dit qu'une de ses fermes élevait les lions de l'amphithéâtre. Les animaux empruntaient un souterrain pour descendre à Lillebonne.

 

     Curieusement, à coté du Val Saunay nous avons le Becquet, ce qui peut nous faire penser à l'ancien propriétaire du château de Sonnay près de Chinon mais il ne peut y avoir là que pure coïncidence.

 

      Avec ce site, nous avons l'exemple type d'un Saunay sur les hauteurs avoisinantes avec la fonction de sonner l'alerte en cas de mouvement suspect de façon à ce que les paysans travaillant la terre aient le temps de se réfugier et prendre les armes, ce qui devait se produire chaque fois qu'une voile suspecte remontait la Seine.

 

       La ville de Lillebonne connut un concile organisé par Guillaume le Conquérant en 1080 et un second par Henri II en 1162. En 1275 le château appartient à Jeanne de Châtellerault mariée à Jean II d'Harcourt. A l'origine, le château a été construit sur une motte castrale par les Vikings. La tour restante est de Philippe Auguste.

 

CarteHypothèse d'affectation : Guillaume le Conquérant.

 

 

     B – Saunnet, 14330 Saonnet :

 

Château de Molay
Château de Molay

      Les communes de Saonnet (Saunnet) et de Saon qui semblent avoir la même origine toponymique, près de Bayeux, sont très proches d'une nécropole saxonne située à Vierville sur mer et également de Port-en Bessin que l'on soupçonne d'être la fameuse Grannona de la Noticia dignitatum. Nous avons peut-être là la ville principale des Saxones Bajocassini (les Saxons du Bessin) dont parle Grégoire de Tours dans son volume II de l'histoire des Francs. Le village de Saonnet s'appelle ainsi depuis le XVème siècle, il s'appelait auparavant Saunnet et Sanohetum. Celui de Saon quant à lui abrite l'église de Saint Aubin qui fut donnée aux templiers de Baugy en 1148 par Roger III Bacon, seigneur de Molay. Avec Molay et sa forteresse (ci contre) sur motte castrale, on est en plein pays saxon-normand.

 

 CarteHypothèse d'affectation : Otlinga Saxonia

 

 

      C – Rue Sonnet, 14330 Sainte Marguerite d'Elle :

 

  

       Cette longue rue de Sainte Marguerite a donné son nom à un lieu-dit. Le lieu Rue Sonnet est le symétrique par rapport à l'Elle du château de Rochefort situé dans le département de la Manche, commune de Saint Jean de Savigny. Le lieu est proche d'un oppidum vitrifié celte ou gaulois au lieu dit le Castel un peu en aval sur l'Elle.

 

      Ce Sonnet pouvait dépendre aussi du château de Molay ci dessus, il surveillait la frontière entre le Cotentin et le Bessin qui a peut être été disputée lors des invasions bretonnes de Nominoë en 849.

 

      Une autre hypothèse, non vérifiable, est d'affecter les sites B, C et D à la frontière occidentale des Saxones Bajocassini (les Saxons du Bessin).

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Otlinga Saxonia

 

 

     D - La Pinsonnière Sonnet, 14500 Vire-Normandie :

 

      Tout proche de Vire, le château de la Pinsonnière Sonnet occupe un petit sommet naturel peu marqué. Il pourrait donc avoir été une position avancée du château construit ou plutôt agrandi par Henri Ier dit Beauclerc en 1123 dont les ruines existent encore à Vire. Présence du dolmen de la Loge aux Sarrazins au sud de l'ancienne commune du lieu, Saint-Germain-de-Tallevende-la-Lande-Vaumont. Le château de la Pinsonnière s'appelle Sonnet pour le distinguer d'un autre lieu dit la Pinsonnière dans cette même commune. Il vit naître Thomas Sonnet de Courval, poète satirique français en 1577.

 

      Le nom du lieu est-il lié au nom de cet habitant ou a t'il une origine plus ancienne ? cela n'est pas impossible mais aucune information n'est disponible. Voir le site n°C.

 

 CarteHypothèse d'affectation : Otlinga Saxonia

 

 

     E - Le Hameau au Seney, 50210 Montpinchon :

 

      Le Hameau au Seney ou Hamel-au-Seney est au sommet de la plaine (altitude 120m) près du ruisseau du Pont-Sohier. Menhir de la Roche-Bottin à Cerisy-la-Salle, hameau des Hauts-Vents. Il est proche d'un petit château nommé de la Salle, ce qui tendrait à faire dépendre le site de la seigneurie de Cerisy détenue par le marquis Caillebot de la Salle en 1732. Cerisy appartenait à l'origine à la famille Pirou dès le XIème siècle sous Guillaume le Conquérant. Un village d'à coté, tout proche, nommé "le Castel", semble indiquer que le lieu était fortifié. Seney est au nord-ouest de Cerisy qui est entouré de sites : voir les n°8 à l'est-nord-est, 9 à l'est-sud-est et a à l'ouest-sud-ouest.

 

 CarteHypothèse d'affectation : Normands

 

 

     F - Saunay, 50200 Saussey, Launay, 50510 Le Mesnil Aubert :

 

      Dans le livre « Magie, sorcellerie et fantastique en Normandie, des premiers hommes à nos jours » de René Le Tenneur publié en 1979 on relève un village de Saunay près de Coutances (50200). L’auteur lui même pense qu’il s’agit en fait de la commune de Saussey.

 

       On trouve également dans le « Dictionnaire des fiefs, seigneuries, chatellenies, etc. de l'ancienne France » de Henri Gourdon de Genouillac 1862, la mention du fief seigneurial « le Saunay » près de Coutances tenu par les de Droisay depuis 1463. Gourdon de Genouillac mentionne aussi la famille de Saunay avec le fief seigneurial du Mesnil Aubert également tenu depuis 1463. Ceci est infirmé par Raymond de Montfaut dans sa « recherche de Montfaut » publiée en 1818 qui ne parle que de Saussay dont Henri de Saussay seigneur du Mesnil Aubert en 1463 de même que pour les Droisay. Montfaut ne cite pas de Saunay

  

      Il est possible aussi que la confusion provienne du lieu dit de Launay 50660 Trelly (Le L est très semblable du S en écriture ancienne). Près de Launay le lieu dit Le Manoir qui jouxte Trelly avec son château du XVIIème appartenait à Henri Meurdrac qui, avec Gaultier de Trelly accompagnaient Guillaume le Conquérant lors de sa conquête de l'Angleterre.

 

         On peut donc douter d'être vraiment en présence d’une branche des de Saunay installée en Normandie après la déroute de Jean sans Terre en 1204 dont Benoît de Saunay (patronymie n° XI et n°E ci-dessus) en 1247, Jean de Saunay en 1346, de Saunay sieur de Mesnil-Aubert en 1463 etc… 

 

 

 Carte 1; Carte 2Hypothèse d'affectation : Geoffroy V.

 

 

 

     G - Le Val Sonnet, 61330 Ceaucé :

 

 

 

 

       Proche, on trouve le Menhir de la Pierre à Ceaucé et le dolmen de la Table au Diable à Passais. Le lieu est au confluent de la rivière de la Varenne et d'un petit ruisseau qui forment une butte naturelle. Le site pouvait dépendre du château de Montchauveau toujours à Ceaucé rebâti sur un château à motte du XIème.

 

     Le château de Domfront (ci contre), proche, était propriété personnelle d'Henri Ier Beauclerc, d'Henri II et de Jean sans Terre. Le site du Val sonnet est sur la frontière même entre Mayenne et Normandie, Domfront étant en retrait en Normandie.

 

 

 CarteHypothèse d'affectation : Saint-Clair-sur-Epte

 

 

     H - Les Senets, 27250 Chéronvilliers :

 

Château de Verneuil-sur-Avre
Château de Verneuil-sur-Avre

  

       Cette occurrence est un simple lieu-dit proche d'une ancienne voie Romaine et situé sur la frontière de la Normandie avec le Perche. Le château de Chéronvilliers abritait une vieille seigneurerie du pays d'Ouches attestée en 1125. L'abbaye fille de Fontevraud, la Chaise-Dieu-du-Theil y a été créée en 1132. On peut noter qu'un lieu-dit tout proche s'appelle les Martins. Le lieu est trop proche de Chéronvilliers pour constituer un poste avancé, c'est la raison pour laquelle nous préférons relier ce site à Verneuil-sur-Avre (dont ci-contre la tour Grise) qui était sur la frontière même. Verneuil a subi une grande bataille entre Louis VII et Henri II. Les forteresses Normandes étaient L'AigleChennebrun, Verneuil, Tillières et Nonancourt. Les châteaux français étaient Brezolles, La Ferté-Vidame, Maillebois, Senonches et Châteauneuf en Thymerais. En 1070 le château d'Aigle, voisin des Senets, était possession de Guillaume le Conquérant. Il s'y brouilla alors avec son fils Robert Courteheuse. Louis VI s'empara de l'Aigle en 1179 contre Henri Ier Beauclerc et en confia la garde à Hugues II de Château-Neuf, ce qui remit les Senets sur la frontière du coté Plantagenet. (voir n°t pour la carte)

 

 

 CarteHypothèse d'affectation : Saint-Clair-sur-Epte

 

 

COMPLÉMENT

 

     En plus des 8 occurrences sur le corpus des noms ressemblant à Sonay, il convient, pour la Normandie d'ajouter les dénominations "la saunerie" ou similaires qui semblent plus récentes mais nombreuses dans la région. il y a 12 nouvelles occurrences de 9 à 20 que nous plaçons également sur la carte du duché. Nous y avons ajouté 10 autres plus éloignées étymologiquement parlant :

 


 

 

     - 1 - La Vente aux Saulniers, 50260 Briquebec-en-Cotentin :

 

Château de Briquebec
Château de Briquebec

     Le Cotentin est une région où le toponyme "Saunier" est très présent notamment à cause de la présence de Saulneries productrices de sel qui était exporté vers l'intérieur des terres.

 

     Le site est bien situé pour servir de guet en bord de plateau dominant la Scye et surveillant vers le sud. Le château de Briquebec était au Xème siècle construit en bois sur une butte féodale. Il fut édifié par Anslech de Briquebec, un proche de Guillaume Longue Epée (~927-942) ayant accueilli Louis IV d'Outremer à Rouen.

 

     Malgré ce contexte historique séduisant, le nom du site fait irrémédiablement penser à un bois vendu à des saulniers pour servir de combustible destiné à la production de sel par évaporation de l'eau de mer.

 

 Hypothèse d'affectation : Autres toponymes

 

 

     - 2 - Les Saulniers et le Saussey, 50250 Varanguebec :

 

     Là aussi, un lieu entouré d'histoire avec le château féodal de la Haye-du-puits et un ensemble de collines fortifiées dont le mont Doville tout proche ainsi que le mont Castre déjà fortifié par les romains. Par contre, le site est ici en bordure des marais de la Sangsurière et de l'Adriennerie délaissant les lieux défensifs voisins. Il s'agit donc là aussi de salines.

 

Hypothèse d'affectation : Autres toponymes

 

 

     - 3 - La Sonnerie, 50190 Gonfreville :

 

     Au dessus de la Sèves, une tour de guet peut avoir été installée à cet endroit pour donner l'alerte aux forteresses qui ont pu précéder soit celle du château de Saint-Germain-sur-Sèves mais les ruines sont du XVème soit celles du château de Monfort également du XVème ou plus probablement celui du mont Castre qui lui est beaucoup plus ancien (voir n°2 ci-dessus) voire celui de la Haye-du-Puits siège d'une baronnie importante tenue par Thorsten Haldup (alias Turstin Haloup) fondateur de l'abbaye de Lessay également proche du site. Le château du mont Castre devait d'ailleurs dépendre lui aussi de la Haye-du-Puits car il domine la ville et la vue y est étendue jusqu'à Lessay.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Indatable

 

 

     - 4 - L'hôtel Saulnier, 50490 Saint-Aubin-du-Perron :

     - 5 - Le hameau Saulnier, 50190 Feugères :

 

     Hôtel, dans la région, est donné aux habitations qui ont été construites dans les zones déboisées au XIII et XIVème siècle. L'hôtel Saulnier est au sommet relatif d'une colline très plate à 89m d'altitude par rapport à quelques mètres pour les marais voisins. 

 

     Les deux sites n°4 et 5 ne sont séparés que par deux kilomètres et sont proches de la Motte de la Butte-Saint-Clair (avec oppidum) et du château de Montfort à peine plus éloigné.

 

     Voici un extrait du livre " À la reconquête d'un trône : La succession du Conquérant au XIIe siècle avec la complicité de l'emperesse Mathilde et de Robert de Caen" de Madeleine Hubert :

 

         ...Dans la vallée voisine du Lozon, autre affluent de la Taute, Richard du Hommet possède aussi le château de Montfort (paroisse de Rémilly-sur-Lozon, canton de Marigny), au lieu-dit " Le Port ". Le Hommet est relié à Monfort par un chemin qui n`excède pas une lieue.

     Le castel de Bohon, dans une île de la Taute, le château de Monfort à Remilly-sur-Lozon et celui du Hommet d'Arthenay sont construits en pays plat, cernés par des rivières. Alentour, s'étendent d'immenses marais, blanchis par la résurgence des eaux souterraines en hiver, remontés, à chaque grande marée par les flots tumultueux de la mer. Richard du Hommet et Onfroy Ill de Bohon ont deux ennemis qui répondent au prénom de Roger. L'un est le vicomte Roger de Saint-Sauveur qui tient la vallée de la Douve.

     L'autre est un tout proche voisin, au sud de Rémilly-sur-Lozon, il s'appelle Roger d'Aubígny. Le site occupé par Roger d'Aubigny est le marais Saint-Clair, à peu près circulaire, situé sur la rive gauche du Lozon (commune de Mesnil-Vigot). On traverse la rivière au gué de l'Huderie pour atteindre le donjon situé à quatre lieues au sud de Carentan.

       La famille d'Aubigny est puissante. Guillaume d'Aubigny, comte de Norfolk, Grand Bouteiller de la cour d'Angleterre, vient d'épouser la reine Alis, veuve de Henri Ier. En Angleterre, Guillaume d'Aubigny détient soixante-quatre fiefs de chevalier dans le comté de Norfolk et quatre-vingt-seize fiefs de chevalier dans le Sussex. Chargé de titres et d'honneurs, il a tout naturellement opté pour le roi Etienne.

     Normand d'origine, Guillaume d'Aubigny possède des domaines disséminés dans le Bessin, près de Ryes et de Bayeux, dans le Cotentin près de Saint-Pierre-Eglise, mais aussi à Cherbourg, Valognes, Montebourg, Lastelle, enfin à Marchésieux, près de ce Lozon qui devient une frontière pour les tenants de chaque parti. Richard du Hommet en occupe la rive droite, Guillaume et Roger d'Aubigny la rive gauche et le cours supérieur.

       Il est un engagement précis, dont Ordéric Vital ne souffle mot, mais qui, conservé dans les archives de la famille du Hommet, est relaté par Gerville dans ses " Anciens châteaux de la Manche " (Mémoires des Antiquaires, tome V). S'agit-il du tout premier traquenard tendu dans le col du Cotentin contre un ennemi redoutable. C'est possible, voire même probable. Le complot se trame à la fin de 1137 ou au début de 1138 et s'insère dans « les troubles, suscités dans le Cotentin par Renaud de Denestanville, bien vague allusion sous la plume d'Ordéric Vital.

    Le coup de surprise se déroule au château du Hommet qui vit dans l'insécurité, en raison de la proximité de la " motte Saint-Clair ".

   Gerville écrit que Roger d'Aubigny est tué dans une embuscade et il fournit les noms des conspirateurs : Beaudouin de Reviers, Renaud de Denestanville et Etienne de Magnevílle. " 

 

     Le vieux dicton normand se vérifie bien : "qui tient les marais tient les terres". Il faut savoir qu'autrefois, le niveau de la mer était beaucoup plus haut et que le Cotentin était une presqu’île avec seul un passage qui découvrait à marée basse appelé "col du Cotentin". Un peu comme le passage du Gois à Noirmoutiers, d'où l'importance pour les d'Aubigny de détenir ce passage. Au vu de la carte, il ne fait pas de doute qu'une ligne d'observation avait été établie sur la rive gauche du Lozon comprenant le site n°4, 5 et la Motte Saint Clair qui contrôlait la route vers le "Clos du Cotentin".

 

     Quelques détracteurs vont avancer que le nom du site est "Hôtel Saulnier", donc un endroit où l'on fabrique du sel. Certes, les marais en contrebas étaient salés puisque la mer submergeait les marais Saint-Clair mais pourquoi aurait-on choisi le sommet de la colline pour y produire de la saumure ou encore faire bouillir l'eau ? Il est plus facile de descendre le bois servant de combustible que de monter l'eau de mer pour la traiter !

 

Carte 1; Carte 2; Hypothèse d'affectation : Normands

 

 

     - 6 - Village de la Saulnerie, 50490 Montcuit :

 

Château du Pirou
Château du Pirou

 

     Au dessus du village un sommet de 144m d'altitude devait être le lieu de la Saulnerie où semble apparaître des restes de constructions. Ce lieu pourrait être rapproché soit du Pirou (ci-contre) soit de l'évêché de Coutances géré pendant 44 ans par Geoffroy de Montbray (1049-1093) également issu d'une grande famille du Cotentin ayant aidé Guillaume le Conquérant dans sa conquête de l'Angleterre. Le château du Pirou situé en bord de mer était le siège d'une puissante baronnie anglo-normande. On peut également rapprocher le site de la seigneurie de Montpinchon-Cerisy-la-Salle qui était tenue par une autre branche des Pirou et que nous allons retrouver dans d'autres sites.

 

 CarteHypothèse d'affectation : Normands

 

 

     - 7 - La Saulnerie, 50750 Quibou :

 

     Compte tenu de sa position au dessus de la Terrette, cette Saulnerie pourrait bien avoir été une Saunerie au profit de la Butte du Castel à Marigny centre, elle même proche d'un ancien Oppidum. Présence également d'un lieu dit "la Forge". Le site fait face à Saint-Lô fortifié par Henri Ier Beauclerc en 1090. Nous sommes à 10,5 km de Cerisy que nous allons étudier aux n°E, 6, 8, 9 et a, qui pourrait également être un château de rattachement pour faire face à Saint-Lô.

     La seigneurie de Marigny a appartenu aux de Say qui ont participé à la conquête de l'Angleterre en 1066. En 1150 la seigneurie était tenue par Richard Ier du Hommet que nous avons rencontré au n°5.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Normands

 

 

     - 8 - La Saunerie, 50750 Saint-Martin-de-Bonfossé :

 

     Les sites "la Saunerie", "la Saunerie-de-Haut" et "la Saunerie-de-Bas" à 7 km dans le nord-est de Cerisy près de Dangy, sont proches de la Joigne. Les quatre points (n°E, 8, 9 et a) étaient implantés sur les limites d'un domaine centré sur Cerisy et Montpinchon situés sur une colline de 143 m d'altitude.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Normands

 

 

     - 9 - La Saulnerie, 50750 Soulles :

     - a - La Saunerie, 50210 Saint-Denis-le-Vêtu :

 

Château de Cerisy
Château de Cerisy

     Avec "la Saunerie", "la Saunerie de Haut", "la Saunerie de Bas" dans l'ouest-sud-ouest de Cerisy, à 7 km, nous cotoyons l'occurrence n°E (3,5 km de Cerisy). Rien de spécial à ces endroits proche de la Soulles pour le n°9 et de Vanne pour le n°a. Les autres sites autour de Cerisy sont les n°8 à l'est-nord-est (6,5 km) et le n°9 à l'est-sud-est (4,5 km).

 

     Le château de Cerisy (ci-contre) est devenu Centre Culturel International. Nous avons peu de données historiques avant 1327 où Montpinchon et Cerisy appartenaient à Eustache de Pirou (voir n°6) qui les avait reçus de Jehan de Pirou son père.

 

Carte 1; Carte 2; Hypothèse d'affectation : Normands

 

 

     - b - La Saulnerie, 50450 Le Mesnil-Rogues :

 

     Le site est à mi-pente sur la rive gauche de l'Airou. Peut-être rattachable à la seigneurie de Beauchamp dont les seigneurs furent comtes de Warwick puis de Worcester. Dans ce cas, le site faisait face au château ducal de Gavray siège d'une vicomté en 1042.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Normands

 

 

     - c - La Saulnerie, 50410 Morigny :

 

     Le site est très bien placé sur une pointe formée par le confluent du ruisseau de la Plaine avec la Drôme à la frontière entre le Cotentin et le Bocage virois. Cet emplacement est manifestement au service de la seigneurie de Montbray dont issu l'évêque de Coutance Geoffroy que nous avons rencontré au n°6. La seconde seigneurie de Montbray est issue des d'Aubigny étudiés au n°4-5. La Saulnerie faisait face à la motte castrale de Noues de Sienne bâtie par Richard (?-1082) et son fils Hugues Goz (~1047-1101) vicomte d'Avranches et seigneur de Saint-Sever.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Normands

 

 

     - d - La Saunerie, 50530 Lolif - La Saulnerie, 50870 Plomb :

 

     Concernant le premier de ces lieux, sur les dernières hauteurs avant la plaine côtière et bordant le comté puis le vicomté (après 1047) d'Avranches, cette Saunerie devait rapporter aux Subligny dont le château était sis dans la commune éponyme. L'intérêt de cette Saunerie se situe avant 1140 date approximative du mariage d'Harcoul de Subligny avec Denise d'Avranches et plus probablement du temps d'Hugues le Loup (~1047-1101), comte de Chester et vicomte d'Avranches et l'un des plus sanguinaire comtes normands selon Orderic Vital (voir n°c).

 

     Un peu plus loin à l'est, sur le même coteau, une autre Saulnerie pourrait également avoir été une Saunerie, toujours au profit de Subligny, d'autant plus qu'une origine toponymique saxonne est parfois invoquée pour la ville de Plomb. Et, comme souvent, un lieu dit "la Forge" tout près.

 

Carte 1; Carte 2; Hypothèse d'affectation : Normands

 

 

     - e - Saint-Senier-sous-Avranches, 50300 Saint-Senier-sous-Avranches :

 

     Saint Senier fut évêque d'Avranches en 563 enterré à Saint-Pair-sur-Mer. La commune et son église ont pris son nom. Ceci a été le cas également pour Saint-Senier-de-Beuvron au n°i

 

Hypothèse d'affectation : Autres toponymes

 

 

     - f - La Saulnerie, 50670 Le Mesnil-Gilbert :

     - g - La Saunerie, 50140 Saint-Barthélmy :

 

     Les châteaux de MortainSaint-Hilaire-du-Harcouëtle Teilleul et Tinchebray forment un rempart stratégique pour les comtes normands car ils commandaient les marches bretonnes et angevines du duché. C'est en effet en 933 que Charles le Simple donne le Cotentin et l’Avranchin à Guillaume Longue Epée, contrées retirées aux Bretons. C'est la raison pour laquelle celui-ci y construisit un château en bois qui selon la tradition que nous établissons, se devait d'être entouré de guets appelés "Sonneries". Un ensemble de guets vers le nord se révéla indispensable en 1047 lors de la coalition des barons du Bessin et du Cotentin contre les positions du duc et de ses comtes. La Saulnerie n°f, en duo avec une motte de chaque coté du Mesnil-Gilbert surveille la Sée et la Saunerie n°g est située au sommet d'une colline de 261 m surplombant la Bouanne affluent de la Sée

 

 Carte 1; Carte 2; Hypothèse d'affectation : Normands

 

 

      - h - La saunerie, 50720 Barenton :

 

     Et voici notre Saunerie du sud-est pour le château de Mortain faisant face au château de Domfront que Guillaume de Bélême édifia en 1010 (voir n°G). Ce site pourrait donc être daté entre 993 date de l'édification de Mortain et 1092 date de l'insurrection des Domfrontais contre Robert II de Bélême, Domfront devenant alors une forteresse normande.

 

 CarteHypothèse d'affectation : Saint-Clair-sur-Epte

 

 

     - i - Saint-Senier-de-Beuvron, 50240 Saint-Senier-de-Beuvron :

 

     Saint Senier fut évêque d'Avranches en 563 enterré à Saint-Pair-sur-Mer. La commune et son église ont pris son nom. Ceci a été le cas également pour Saint-Senier-sous-Avranches au n°e

 

 Hypothèse d'affectation : Autres toponymes

 

 

     - j - Cesny-Bois-Halbout, 50220 Cesny-les-Sources :

 

     Les anciens noms de Cesny : Cierneio, Cidernaium, Cerneio, Cesny en Cingueleis et Cesny-en-Cinglais sont vraiment trop éloignés du radical de départ et pourtant le site est entouré de châteaux prestigieux : Château d'Harcourt, de la Motte, de Tournebu siège d'une seigneurie avant 1036 mais trop proche de Cesny.

 

Hypothèse d'affectation : Sans intérêt

 

 

     - k - La saulnerie, 50770 Condé-en-Normandie :

     - l - La sonardière, 14410 Valdallière :

 

     Pour ces deux sites proches l'un de l'autre, nous sommes sur la frontière entre l'ancienne Normandie et le comté de Mortain qui ne devient progressivement normand qu'entre 933 et 996. La Saulnerie au nord et la Sonardière à l'ouest devaient dépendre d'un des châteaux à mottes de Vassy détenus par Hugues de Waacie, compagnon de Guillaume le Conquérant.

 

     Une autre possibilité pour le site n°k serait de dépendre du Plessis-Grimoult où existe une enceinte fortifiée du XIVème, appartenant au baron Grimoult du Plessis vaincu à la bataille du Val-ès-Dunes le 10 aout 1047 et certainement dépossédé alors de ses biens. La Saulnerie était peut être en limite de ces deux fiefs.

 

Carte 1; Carte 2; Hypothèse d'affectation : Normands