NIVERNAIS

Comté de Nevers

 

 

En jaune les numéros du panel de base
En jaune les numéros du panel de base

     Les rapprochements entre le Nivernais et nos provinces de l'ouest sont très anciens, ce qui explique que les rares traces que nous trouvions sont limitées aux Mérovingiens ou aux Capétiens. En 583 Chilpéric Ier de Neustrie affronte Gontrand roi de Bourgogne à Châteaumeillant puis prends Nevers surement aidé de mercenaires saxons qui servaient dans l'armée de Frédégonde. La domination de Neustrie dans la région est de courte durée car en 584 Gontrand est maître de la Neustrie. La seconde et presque la seule occasion est celle de Robert le Fort comme comte de Nevers de 865 à 866 puis Hugues l'Abbé reprit la charge jusqu'en 877. Une dernière occasion dont nous reparlerons est constituée par l'aide de Geoffroy V Plantagenêt à Hugues V du Maine entre 1101 et 1131.

 

Comté de Nevers

 

     - A - Plaine de jeux des Senets, 58640 Varennes-Vauzelles :

 

      Ce nom désigne des parcs, jardins et terrains de sports à la porte de Nevers. Nevers existait du temps des gaulois et possédait avant 752 une abbaye Saint-Martin au centre de la ville. Un faubourg très proche des Senets porte le nom de Champs Martin. Plus loin, le village d'Urzy avait été donné par Charlemagne aux évêques de Nevers qui y construirent leur château au XVIIème. Senets était donc entre les possessions du comte et des évêques souvent en discorde. Un rapprochement avec les provinces de l'ouest peut éventuellement être envisagé lorsque Hugues V du Maine s'empara du comté de Guillaume II aidé par Henri Ier Beauclerc puis Geoffroy V Plantagenêt de 1101 à 1131.

 

     Liens :


 

 

     - B - Bois Sené, 58290 Moulins-Engilbert :

 

       On a peu de textes sur l'histoire de la ville de Moulins-Engilbert mais elle existait du temps des Romains avec les restes d'une villa et un château y est attesté au Xème siècle. A Moulins-Engilbert, le prieuré Saint-Hilaire-de-Commagny appartenait à l'abbaye Saint-Martin-d'Autun. Le Bois Sené est sur la face ouest du Montelvot qui culmine à 440 m. Il domine la ville située au bord du Guignon (220 m). Non situé au sommet et regardant vers la ville, il doit s'agir, comme en Anjou (n°5) ou en Poitou (n°B) d'une forêt coupée.

 

Hypothèse d'affectation : Autres toponymes

 

Compléments

 

 

   - 1 - La senaille, 58240 Azy-le-Vif :

 

     La Senaille a pu être un avant poste du Château de Rosemont (ci-contre) à Luthenay-Uxeloup, importante forteresse attestée en 1223 et détenue par Guillaume de Thianges (voir n°E de Bourgogne). 

 

     Plusieurs lieux-dits des environs attirent l'attention comme "la Forge", "les Senots", "la Tour" mais le plus intéressant est "lieu Normand" qui évoque bien l'époque du Xéme siècle.

 

 

     Près de la Loire, le château de la Motte Farchat nous ramène aussi à l'époque des Vikings de Robert le Fort et Charles le Chauve. Ce château bâti sur une motte féodale appartenait à la famille SAUNIER de Foulet !

 

      A Azy-le-Vif dans la forêt de Chabet, l'enceinte des Bruyères-Barbier est un oppidum de 65 X 54 m. Mais nous verrons des indices encore plus précis au n°4.

 

 Hypothèse d'affectation : Hugues le Grand

 

 

     - 2 - Sornay 58470 Sainzaize-Meauce, Le Vieux Sornay, 58240 Mars-sur-Allier :

 

 

 

     Là aussi, des lieux-dits "la Tour" ou "Terre Forte" nous rappellent que nous sommes sur le chemin des Alamans. A nouveau aussi, la vieille motte du Château de Meauce nous ramène au Xème siècle. Sornay est en bonne position comme guet pour ce château.

 

     Le Château de Meauce construit sur un rocher, actuellement sur les bords de l'Allier, était à l'époque entouré d'eau. La bâtisse épouse la forme du rocher qui avait pris le nom de Rochefort. C'était un lieu stratégique pour le comte de Nevers.

 

 

 Hypothèse d'affectation : Hugues le Grand

 

 

     - 3 - Saulnières 58240 Tresnay :

 

     Toujours destiné à la défense sud et ouest du comté, Saulnières pouvait servir de guet au Château de la Ferté-Chauderon commune de Chantenay-Saint-Imbert qui, à l'origine était établi sur une motte féodale au bord de l'Allier. Le sous-sol de Chantenay atteste de son importance du temps des romains.

 

Hypothèse d'affectation : Indatable

 

 

     - 4 - Sonne, Les Vernets de Sonne 58140 Lormes :

 

     Ces deux sites encadrent le sommet du massif au dessus de Lormes, massif faisant partie du Morvan. La vue y est imprenable sur toute la région. L'histoire de la ville de Lormes est particulièrement fournie et débute au Vème siècle. La ville a vu le départ de nombreux croisés. Du site de Sonne, on surveille plus particulièrement la vallée du ruisseau des Goths. Dans cette vallée le village de Chalaux a probablement vu une grande bataille du temps du roi Raoul de Bourgogne en 924 :

 

     Alors que Raoul est retenu dans la France du nord, le 6 décembre 924, les comtes Garnier de Sens, Manassès de Dijon, avec les évêques Josselin de Langres et Ansegise de Troyes, infligent une sévère défaite à Ragenold de Nantes, autre chef viking qui, après s'être aventuré jusqu'en Bourgogne, se retirait vers le nord chargé de butin, à la bataille de Calaus mons (qui est peut-être Chalmont, entre Milly-la-Forêt et Barbizon, ou Chalaux, sur la rivière du même nom, dans la Nièvre, ou encore à l'embouchure de l'Arconce près du lieu-dit Caro, devenu depuis Carrouges).

 

     Selon d'autres sources, le 6 décembre, la bataille est livrée par Raoul en personne et Hugues le Grand, marquis de Neustrie, comte d'Auxerre et père d'Hugues Capet, venus en renfort, surement avec des supplétifs germains (et/ou saxons) qui ont pu s'installer dans la vallée des Goths et installer des guets sur les sommets.

 

 

 Hypothèse d'affectation : Hugues le Grand