IX - Guillaume de Sonay, vers 1245 Dep. 85

 

 

     Dans le cartulaire de l’abbaye des Fontenelles (faubourgs de la Roche-sur-Yon en Vendée), on relève à plusieurs reprises des donations d’une dame Guiburge Boscher ou Boucher dame de la Boucherie. Ce cartulaire a été étudié par Marchegay.

 

Ces donations sont évoquées entre autres dans les ouvrages suivants :

 

En 1850 bulletins de la société des antiquaires de l’Ouest 1847-1849 série 1 Tome 5 pages 159 et 160.

 

En 1891 dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou d’Henri Beauchet-Filleau

Tome I page 427.

 

En 1905 bulletin périodique de la société d’émulation de la Vendée série 5 volume 5 pages 52 et suivantes.

 

En 1905-1907 revue du Bas-Poitou et des provinces de l'ouest - Page 357 (numéroter p 15).

 

     Or l’une de ces donations concerne une rente de 15 livres qui a été confirmée par ses successeurs à la mort de Guiburge. Ce sont Guillaume le Roux seigneur de la Boucherie (tout près de la Roche sur Yon entre St André d’Ornay et l’abbaye des Fontenelles selon Marchegay mais il y a huit autres Boucheries en Vendée) et Guillaume de Sonay, de Sonai ou de Savai selon les auteurs. Marchegay a pensé qu’il s’agissait éventuellement des gendres de Guiburge et de son mari Maurice de Belleville. A noter que Guillaume le Roux apporte en garantie une terre située commune du Poiré-sur-Vie à moins de 17 km de La Boucherie.

 

     La date de 1215 avancée par Marchegay pour cette donation semble trop précoce 1245 ou 1255 semble plus probable à l’auteur dans la revue du bas Poitou. L’abbaye des Fontenelles a été fondée en 1210.

 

    Guiburge Boscher ou Boucher avait épousé Maurice Ier de Belleville-Montaigu seigneur de Commequiers, de la Garnache et de Beauvoir avant 1230. Née vers 1205, morte avant 1247, Guiburge avait épousé le plus puissant baron du Nord Vendée et descendant de Pierre de la Garnache qui fit don de terres à Hugues de Payns pour fonder la commanderie de Coudrie vers 1130.

 

     Concernant notre héritier Guillaume de Sonai, il ne peut s’agir directement de Wilhelm de Sonay puisque ce Guillaume de Sonai s’est engagé à fournir 8 sous sur la rente de Guiburge en 1251 (donc après la mort de W. de Sonay) (Bulletin périodique de la société d’émulation de la Vendée série 5 volume 5 pages 54). Il remet en garantie des biens situés à St Hilaire de Talmont et Avrillé donc dans la région de la Roche-sur-Yon. De toute façon W. de Sonay ayant fait ses vœux Templiers ne pouvait être gendre de la dite Guiburge.

 

     Le fait que ce Guillaume de Sonay soit proche de Talmont-Saint-Hilaire et de son château indiquerait que ses parents pouvaient être installés initialement au Saulnay de Notre Dame de Riez et être invités par Richard Cœur de Lion entre 1180 et 1200 à s'installer à la Saunerie (Sau(l)nay->Saunerie, Boucher->Boucherie) pour assurer le guet de la nouvelle forteresse de Talmont. Une partie de la famille étant restée implantée à la Boucherie. La coutume du Bas Poitou faisait que le frère héritait avant l'ainé du premier enfant (système du Viage). La dette Guiburge envers les Fontenelles se montant à 15 livres est assurée "in partibus" par ses héritiers: 10 sous pour Guillaume le Roux, 8 sous pour Guillaume de Sonai et 14 livres et 2 sous pour Maurice II de Belleville héritier des époux Maurice Ier-Guiburge (1 livre = 20 sous). Presque tout l'héritage de Guiburge en 1247, donc les droits futurs sur le fief de Sonay vont donc aux descendants de Belleville.

 

     On peut noter aussi en 1228 un autre donateur de l’abbaye des Fontenelles en la personne d’Hervé de Volure (ou Veluire ou Voluire) pour des biens qu’il possédait à Challans (Antiquaires de l’ouest cité ci-dessus page 159 ). Peut être s’agit-il du soldat dont il est question lors de l'étude sur Hugo de Nissun ?

 

      On trouve sur Généanet des généalogies remontant à Maurice et Guiburge de Belleville-Montaigu.

 

 

     Guiburge est par contre reliée à la famille de Maillé futurs possesseurs du Sonnay de Chinon par son mari Maurice Ier de Belleville. En effet le successeur de Maurice I et Guiburge, Maurice II de Belleville se maria à Jeanne de Thouars qui avait épousé en première noce Hardouin IV de Maillé. Leur fils a d'ailleurs connu notre Guillaume de Sonnac à Mansourah lors de la croisade de Saint Louis ! Rien n'infirme ni ne confirme que ce serait grâce à sa succession que le Sonnay de Chinon serait arrivé dans la famille de Maillé puisque le dénommé Sonay ou Saulnay dont il est question dans l'héritage de Guiburge semble bien local à la Vendée compte tenu des biens remis en garantie. Par contre le château de Sonnay près de Cravant est bien attesté comme la propriété de l'arrière petite fille d'Hardouin IV de Maillé, Isabelle de Maillé (p 47). C'est pour cette raison que j'ai formulé une hypothèse non vérifiable mais possible selon laquelle Guiburge aurait été la plus ancienne propriétaire connue du château de Sonnay près de Cravant (voir Propriétaires de Sonnay).

 

Comme indiqué dans le bulletin périodique de la société d’émulation de la Vendée série 5 volume 5 pages 52 et suivantes, rien ne permet d'infirmer que Maurice II de Belleville ne serait pas le fils de Guiburge Boscher comme l'a supposé Bauchet-Filleau.