L7 - Lettre de Willelmus de Senay à Robert Sanford - 1249

 

 

Date : 1249

Précision sur le document : J 1249

Auteur : Willelm de Sonay

Edition utilisée :  « Matthaei Parisiensis, monachi santi Albani, Chronica Majora, Rerum Britannicarum medii aevi scriptores, vol VI, addimenta » éditée par Henry Richards Luard page 162 n° 82.

Edition traduction : A. Huillard-Bréholles chez Paulin 1840 Tome 8 p. 563

Fiche Arlima ou CartulR :  Arlima 

 

 

Frater W[illelmus] de Senay, Dei gratia magister pauperis militiae Templi, dilecto sibi in Christo fratri Roberto de Sanford in Anglia praeceptori, salutem in Domino.


Felices rumores et jocundos vobis tenore praesentium cupimus declarari. Sciatis igitur quod post Trinitatem die Veneris proxima Ludowicus illustris rex Francorum Dei gratia ad portum Dameticum cum suo exercitu applicuit. Die Sabbati sequenti terram et maris litora cepit idem Ludowicus cum sua militia, interfectis quamplurimis de Paganis, unico tantum de nostris Christianis interfecto. Die vero Dominica sequenti, hora tertia, civitatem Damiatiae cepit regia potentia, fugata penitus Paganorum potentia. Capta igitur fuit Damatia, non nostris meritis, nec vi nec manu armata, sed operante divina potentia et gratia. Praeterea sciatis, quod dominus rex Dei gratia proponit dirigere gressus versus Alexandriam vel Babilonem ; pro deliberandis fratribus nostris et pluribus aliis qui sunt in captivitate detenti, et pro tota terra reddenda cultui Christiano, Domino adjuvante.


Frère Guillaume de Sonnac, par la grâce de Dieu, maître de la pauvre milice du Temple, à son cher frère en Jésus Christ, Robert de Sanford, précepteur en Angleterre, salut dans le Seigneur.

 

Nous désirons vous confirmer, par la teneur des présentes, les rumeurs heureuses et agréables qui se sont répandues. Sachez donc que le plus prochain jour de vendredi, après la Trinité, l’illustre roi de France Louis est abordé, par la grâce de Dieu, avec son armée au port de Damiette ; que le jour de samedi suivant, le même Louis s’est emparé de la terre et des rivages de la mer avec sa chevalerie, après avoir tué une foule de paiens et n’avoir perdu qu’un seul de nos chrétiens ; que le jour de dimanche suivant, à la troisième heure, il a pris avec ses forces royales la cité de Damiette, les forces des paiens ayant complètement pris la fuite. Or Damiette a été prise non par nos mérites, ni par force ou main armée, mais par l’opération de la puissance et de la faveur divines. Sachez en outre que le seigneur roi, par la grâce de Dieu, se propose de diriger sa marche vers Alexandrie ou vers Babylone, pour délivrer nos frères et plusieurs autres qui sont détenus en captivité, et pour rendre tout le pays au culte Chrétien, avec l’aide du Seigneur.